valencia manifGrève et manifestations étudiantes massives en Espagne : plus de 100 000 étudiants et lycéens dans les rues de Barcelone et Valence contre les coupes dans l'éducation

 

 

Article AC pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/ et pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

La colère monte en Espagne, après les deux millions de manifestants travailleurs dans les rues le 19 février, ce sont plus de 100 000 étudiants et lycéens qui sont descendus dans la rue, dans 40 villes du pays, pour protester contre les coupes gouvernementales et régionales dans l'éducation.

Les manifestations étudiantes, répondant à un appel à la grève générale lancé par le Syndicat des Étudiants a complètement éclipsé la « journée de mobilisation » convoquée par la CES, à laquelle les syndicats CC.OO et UGT n'avaient joint aucun appel à la grève.

Les cortèges ont été massifs dans deux villes du pays, à Barcelone avec 70 000 manifestants selon les organisateurs et à Valence, avec entre 30 et 40 000 étudiants et lycéens, rejoints également par des parents et enseignants. Ailleurs, les cortèges étaient plus modestes mais combatifs, avec plusieurs milliers de manifestants à Madrid, en Galice ou en Aragon.

Le « printemps valencien » : la lutte massive des étudiants contre la privatisation face à la violence policière

Le point de départ de la mobilisation étudiante est Valence où les coupes dans l’Éducation secondaires et supérieures réalisées par le gouvernement régional de droite ont des conséquences de plus en plus dramatiques, non seulement une suppression drastique du nombre d'enseignant (- 10% à l'université de Valence) mais aussi des restrictions d'eau, de chauffage ou encore d'électricité.

Depuis deux semaines, la mobilisation est de plus en plus massive à Valence, à partir de l'université mais aussi du lycée (Instituto) Lluis Vives, devenu emblème de la contestation. Face aux premières manifestations, la répression policière a été violente, plusieurs lycéens et étudiants passés à tabac par les forces de l'ordre, un lycéen détenu même dans des conditions tout à fait illégales.

Le 16 février, une manifestation de soutien avait mobilisé 20 000 étudiants dans les rues de Valence, depuis la mobilisation de faiblit pas en dépit de la répression policière.

« Grève, grève, grève générale », un mot d'ordre combatif qui tranche avec les appels au « dialogue social » des syndicats de salariés

Ce 29 février, il s'agissait donc à la fois d'exprimer une opposition à la répression policière constatée à Valence qu'un rejet plus large des politiques de coupes et de privatisation, renforcées par la régionalisation de l'éducation en Espagne, dans un pays où un jeune sur deux est au chômage.

Et ce sont les mots d'ordre qui sont ressortis des manifestations de Madrid où dominaient les slogans comme « L'argent du banquier pour le lycée du travailleur », ou à Valence avec le simple « Non à la privatisation » ou le plus poétique « Vous pouvez couper les fleurs, vous n'arrêterez pas le printemps valencien ».

A Madrid, à Barcelone comme à Valence, le cri de « Grève, grève, Grève générale » s'est imposée, et a déjà été mis en pratique à Valence où l'appel à la grève étudiante, élargie au personnel enseignant, a été suivie par 46% des étudiants et lycéens, selon les chiffres des autorités, alors que plusieurs lycées et facultés étaient occupés par les élèves.

La combativité des mots d'ordre des étudiants valenciens ou barcelonais tranche avec les appels au « dialogue » lancés encore une fois en cette « journée de mobilisation européenne » de la CES par les dirigeants syndicaux Candido Mendez (UGT/socialiste) et surtout Ignacio Fernandez Toxo (CC.OO/ex-communiste).

Les deux dirigeants ont écarté une nouvelle fois, tout comme après les manifs géantes du 19 février, tout appel à la grève et ont appelé le gouvernement à écouter leurs appels au « dialogue » et à la rectification de la contre-réforme du travail, qui achève la précarisation du salariat espagnol.

La suite du mouvement étudiant comme de la mobilisation des travailleurs manifestée par les deux millions de personnes dans les rues le 19 février dépend aussi de la capacité des salariés et des étudiants espagnols à pallier la défaillance de plus en plus nette des appareils syndicaux réformistes, empêtrés dans la ligne de concertation sociale défendue à l'échelle européenne par la CES.

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