Grève historique en Slovénie: plus de 100 000 fonctionnaires protestent contre la casse de la fonction publique orchestrée par le gouvernement de droite, le FMI et l'UE
21 avr. 2012
Grève historique en Slovénie
Plus de 100 000 fonctionnaires protestent contre la casse de la fonction publique orchestrée par le gouvernement de droite, le FMI et l'UE
Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Plus de 100 000 employés de la fonction publique ont participé ce mercredi à ce qui constitue, dans cette ex-République yougoslave plutôt calme en termes de conflits sociaux, « une des plus grandes grèves de son histoire », selon les syndicats slovènes.
Vingt-trois syndicats représentant la moitié des 160 000 fonctionnaires que compte le pays avaient appelé ce mercredi 18 avril à une journée de grève massivement suivie.
Les fonctionnaires protestent contre un nouveau plan d'austérité visant à faire des fonctionnaires les bouc-émissaires de la crise avec la réduction des salaires des fonctionnaires de 7 à 15%, des coupes drastiques dans l'éducation et la santé.
Mais personne ne sera épargné, puisque le plan prévoit également des déremboursements pour la Sécurité sociale, la suppression de deux jours fériés, la fin des primes de vacances ou encore la baisse des allocations de congé maternité et chômage.
La grève a paralysé ce mercredi 18 avril l'ensemble du pays avec plus de 600 écoles fermées, ou encore des services administratifs, hospitaliers ou encore de police réduits à leur strict minimum.
Si la grève a été suivie par plus des deux-tiers des fonctionnaires, les taux les plus élevés ont été enregistrés dans l'éducation avec 85% de grévistes. Ce sont les premiers visés par le plan gouvernemental qui prévoit également l'allongement du temps de travail pour les enseignants.
Plusieurs milliers de fonctionnaires ont manifesté dans les rues de Ljubljana exprimant leur colère vis-à-vis d'un gouvernement et d'une Europe qui ne s'attaque qu'au travail, et laisse le capital engranger les profits.
Lors de son discours clôturant la manifestation, sur la place de la République, devant les locaux du gouvernement, le président de la Confédération des syndicats du public, Branimir Strukelj a ainsi exprimé une ligne combative :
« Nous ne les laisserons pas nous voler l’État social. Nous voulons plus de solidarité, et moins de concurrence. Il faut en finir avec ce capitalisme libéral, qui exclut inévitablement les chômeurs, les pauvres et tous ceux qui s'appauvrissent de jour en jour ».
Selon le dirigeant syndical et militant socialiste Dusan Semolic : « Les mesures proposées par le gouvernement sont celles du FMI et de la BCE.
Ces mesures ne feront qu'aggraver la crise à l'avenir – le chômage continuera à augmenter, le nombre de pauvres ne va pas cesser de croître, tandis que les riches vont devenir de plus en plus riches ».
Les dirigeants syndicaux se sont unis pour lancer un appel à sanctionner les « grands patrons qui ont pillé notre pays » pour les crimes anti-sociaux qu'ils ont commis.
Dans un pays qui était présenté par l'idéologie dominante comme l'élève modèle de la transition capitaliste en Europe de l'Est et en ex-Yougoslavie, l'heure est désormais à la désillusion, huit ans après l'adhésion à l'Union européenne et cinq ans après l'entrée dans la zone euro.
Légende de l'affiche appelant à la grève : « Grève générale des travailleurs du public, mercredi 18 avril 2012 »
Commenter cet article