Soviet-Flag-Over-Reichstag.jpg« L'anti-communisme empoisonne l'Europe »

 

 

 

 

melnikovDiscou rs prononcé par le vice-président du Comité central du KPRF, (Parti Communiste de la Fédération de Russie) vice-président de la Douma Ivan Melnikov lors de la session ordinaire de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe à Strasbourg le 21 juin 2010

 

 


Traduction AC http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Cher président, chers collègues,



je voudrais attirer votre attention sur des faits qui sont absolument intolérables à l'étape actuelle du développement de l'humanité: le choix de l'hystérie anti-communiste fait par un certain nombre de pays Européens.



Les gouvernements de Hongrie, Pologne, République Tchèque, Roumanie, Lituanie ainsi que d'autres pays cherchent activement à réécrire l'histoire. Remarquez que ces processus s'accompagnent d'une forte montée des sentiments nationalistes et xénophobes. A titre d'exemple, le slogan de base des radicaux Hongrois du parti « Pour une meilleure Hongrie » (Jobbik) ressemble à ceci: « La Hongrie pour les Hongrois seulement »



Aujourd'hui, je dois parler de cette question au cœur de l'Europe, à Strasbourg, en cette année de commémoration du 65 ème anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie. Et la mémoire des millions de victimes de la seconde guerre mondiale, la mémoire des héros de la résistance anti-Nazie, des Communistes et des membres d'autres partis et mouvements, des combattants non-partisans d'un certain nombre de pays – ne m'autorisent pas à garder le silence.



Toutes les forces de gauche en Europe, et en premier lieu bien sûr, les Communistes de Russie sont très inquiets de ce qui apparaît comme un blasphème pour tous les Russes – mettre sur un pied d'égalité le fascisme et le socialisme Soviétique. Tout en réalisant des distorsions historiques à des fins politiques et en rendant de manière simpliste l'étendue des défis de la lutte politique et diplomatique qui s'est déroulé à la veille de la grande tragédie. On inculque dans les manuels scolaires, les idées primaires et creuses de « la rivalité entre les deux régimes totalitaires ».



On ne peut que condamner l'adoption par un certain nombre de pays Européens de lois ou d'amendements à des lois qui interdisent les symboles communistes, suspendent les activités des organisations de jeunesse communiste, comme cela s'est passé, par exemple, en République Tchèque. Il existe encore des menaces de représailles envers le Parti communiste de Moldavie, au nom du nouveau gouvernement de la République. Dans la même ligne, l'adoption par le Sejm de Lituanie et l'Assemblée d'Etat Hongroise d'amendements au Code pénal, qui mettent sur un même plan l'Union soviétique et l'Allemagne nazie.



Tout cela revient à cracher sur les tombes des soldats Soviétiques de différentes nationalités qui ont sacrifié leurs vies pour la libération de l'Europe de la peste Nazie. Nous ne devons pas oublier que les symboles traditionnelles du mouvement ouvrier – l'étoile, le marteau et la faucille – ont été en même temps les symboles d'Etat de l'Union soviétique. Ils sont même représentés sur les monuments et les tombes des soldats Soviétiques, que l'on retrouve un peu partout en Europe. Rien qu'en Pologne, plus de 600 000 soldats sont enterrés.



L'adoption de cette législation est aussi en contradiction directe avec les législations européennes et internationales sur les droits de l'Homme, elle limite la liberté politique et la liberté de la presse. Ce ne sont pas seulement des Hommes politiques mais aussi des salariés du monde de la création: écrivains, journalistes, artistes, qui tombent sous le coup de ces lois.



Je dois avouer que les gens en Russie ont aussi été indignés de la décision de la Grande chambre de la Cour de Strasbourg à propos de l'affaire du vétéran de guerre, le partisan Vassily Kononov, qui a désavoué la décision de la Petite chambre et, en réalité, s'est embarqué dans la révision des décisions du Tribunal de Nuremberg.



Nous, en Russie, ne pouvons manquer de noter que ces interprétations déformées ont une orientation anti-Russe assez prononcée. Comment pouvons-nous tolérer le fait que l'agresseur et sa victimes puissent être cyniquement mis dans « le même camp »? Le fait que des soldats-libérateurs puissent être présentés comme des occupants?



Vous ne pouvez pas regarder d'un air distant et étonné les tentatives de réhabilitation des Nazis et de leurs complices. En réalité, c'est un défi frontal à la communauté internationale, qui insulte la mémoire de millions de personnes qui sont mortes pour la libération de l'Humanité de la peste brune, qui blesse les sentiments des vétérans, qui viole la lettre et l'esprit du verdict du Tribual de Nuremberg, et d'un certain nombre d'autres lois internationaux de lutte contre le Nazisme, le racisme, la xénophobie et etc.



Les actes de déplacement, démolition et en particulier de destruction des monuments commémoratifs militaires font naître une profonde rancœur. De telles actions ne peuvent que semer la désunion parmi les peuples, développer les antagonismes et les préjugés, tant au niveau national qu'international



Mais nous, Communistes, bien sûr, sommes conscients que cette nouvelle vague d'hystérie anti-communisme ne tombe pas du ciel. Quand la situation économique dans le monde empire, quand la crise économique devient de plus en plus grave et profonde, les cercles dirigeants essaient de détourner l'attention du peuple des défis fondamentaux. Ils essaient de tourner leurs armes contre ceux qui offrent autre chose, une alternative pour résoudre les problèmes mondiaux. Contre ceux qui croient en la puissance et l'énergie créative libérée de l'exploitation du travail. C'était déjà le cas durant la grande dépression de la fin des années 1920/début des années 1930. C'était encore le cas dans les années d'après-guerre, quand sous l'impulsion de Churchill un « rideau de fer » est tombé sur l'Europe, et que le vent du « McCarthysme » a soufflé sur le monde entier. Et donc, évidemment, c'est toujours le cas de nos jours.



A la suite de nos prédécesseurs historiques, les grands leaders européens Maurice Thorez, Jacques Duclos, Marcel Cachin, Palmiro Togliatti, Dolorres Ibarurri, Georgi Dimitrov, Ernst Thaelmann, et tant, tant d'autres communistes et anti-fascistes, nous prononçons aujourd'hui, 65 ans après la grande victoire sur le fascisme, leurs mots historiques:



No Pasaran! Le fascisme ne passera pas!



Et nous ajoutons: Non à la distorsion de la vérité et de la falsification de l'histoire de la seconde guerre mondiale!



Nous espérons que l'APCE (Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe) se prononcera également contre les tentatives de falsification de l'histoire qui empoisonne l'atmosphère européenne et ne contribue évidemment pas à l'unité entre les peuples du continent. Au contraire, de telles tentatives ne font qu'alimenter une nouvelle division et une nouvelle aliénation des nations européennes, ce qui est en contradiction totale avec les objectifs et les buts qui nous réunissent tous dans cette Assemblée.

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