Le candidat communiste aux présidentielles analyse les « 25 ans de l'adhésion du Portugal à la CEE/UE » comme un choix désastreux pour la nation et le peuple portugais
06 janv. 2011Le candidat communiste aux présidentielles analyse les « 25 ans de l'adhésion du Portugal à la CEE/UE » comme un choix désastreux pour la nation et le peuple portugais
Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Francisco Lopes - candidat présenté par le Parti communiste portugais aux présidentielles de janvier 2011 - marquant le 25ème anniversaire de l'adhésion du Portugal à la CEE/UE, a affirmé que l'adhésion au Marché commun et, par la suite, à l'Union économique et monétaire a imposé au Portugal de graves limitations de sa souveraineté, de sa politique économique, budgétaire et monétaire, liant le pays à des orientations imposées depuis l'extérieur.
1– On marque aujourd'hui les 25 ans de l'adhésion du Portugal à la Communauté économique européenne (CEE).
L'adhésion du Portugal à ce qui était la CEE, aujourd'hui l'Union européenne, a eu et a, comme nous en avions alors mis en garde, des conséquences désastreuses pour le pays comme l'actuelle réalité sociale et économique de la nation le prouve.Après 25 ans, est de plus en plus évidente la nature fallacieuse des promesses et des illusions semées autour de l' « Europe » et de son intégration européenne ». 25 ans d' « intégration », dictés par l'objectif politique de favoriser la reconstitution des grands groupes monopolistes au Portugal, se sont traduits par la subordination des intérêts nationaux aux intérêts des grandes puissances de l'Union européenne.
Contrairement à l'idée qu'il allait rejoindre le « peloton de tête » qui nous a été vendue par beaucoup, comme Cavaco Silva [candidat présenté par la droite aux présidentielles de 2011], le Portugal se trouve, deux décennies et demi plus tard, en conséquence des politiques de droite et du processus d'intégration capitaliste, dans le « peloton de tête » du chômage, des bas salaires et de la pauvreté, des inégalités.
Le Portugal est aujourd'hui un pays amputé et affaibli dans son appareil productif et dans sa production nationale, avec ses industries de base et stratégiques, l'agriculture et la pêche sacrifiées aux intérêts de l'Union européenne. La désindustrialisation et l'abandon des activités productives ont conduit à la dépendance et à un sévère déficit extérieur du Pays. La souveraineté alimentaire, partie intégrante du concept de sécurité nationale, est remise en cause. Le Portugal est aujourd'hui un pays qui s'écarte de la moyenne européenne, avec de profondes asymétries régionales, avec l'intérieur du pays de plus en plus déserté.
L'adhésion au Marché commun (avec ses politiques communes) et, ensuite, l'Union économique et monétaire (avec sa monnaie unique, sa banque centrale et son pacte de stabilité), ont imposé au Portugal de graves limitations de sa souveraineté, de sa politique économique, budgétaire et monétaire, liant le pays à des orientations imposées depuis l'extérieur, entravant son développement économique, destructrices des droits des travailleurs, des droits sociaux et des services publics.
La militarisation de l'Union européenne – en tant que pilier européen de l'OTAN – dont le Traité de Lisbonne est le corollaire, a lié le Portugal à un processus qui vise à la constitution d'un bloc politico-militaire dominé par ses grandes puissances et mené par l'Allemagne.
Après 25 ans d'intégration fédéraliste, capitaliste et militariste, où sont évidentes les responsabilités des candidats Cavaco Silva et Manuel Alegre, le pays a vu se réduire des aspects fondamentaux de son indépendance et de sa souveraineté. Ceux qui disaient alors que la CEE serait la condition et l'unique solution aux problèmes du pays, sont, finalement, les mêmes qui aujourd'hui, même placés devant le fiasco, continuent à présenter comme inévitable et la seule la même politique de déclin national, la même subordination aux grandes puissances et à ses groupes financiers.
Soit le budget d'Etat prévu pour 2011 qui dès aujourd'hui commence à faire sentir ses effets drastiques, avec la baisse des salaires, des retraites et des aides sociales, avec la réduction des investissements publics, avec l'augmentation généralisée des prix nourrissant la récession économique, l'effondrement du pays, la paupérisation et l'aggravation brutale des injustices sociales.
Soit les nouvelles modifications prônées dans le droit du Travail afin de faciliter et rendre moins onéreux pour le patron le coût des licenciements. Soit les, soi-disant nouveaux, processus de privatisation des transports aérien et ferroviaire.
Tout au long de ses 25 années, le peuple portugais a vu se réduire sa souveraineté de décision sur son présent et son avenir. Même quand on a promis au peuple portugais qu'il participerait, par la voie du référendum, dans la décision sur la ratification ou non du Traité de Lisbonne – avec ses graves implications – cette promesse n'a pas été respectée par le PS et le PSD, avec le soutien actif du président de la République actuel.
2 – Le Portugal n'est pas condamné. Le Portugal a besoin d'un changement de cap. Un tel changement rend nécessaire une rupture avec les politiques d'abdication nationale qui ont mené le pays au déclin, une rupture avec les orientations et les politiques fondamentales de l'Union européenne.
Sont nécessaires une voix et une action fermes à la Présidence de la République qui refusent de nouvelles amputations de la souveraineté nationale, particulièrement quand sont annoncés des objectifs de modification du Traité de Lisbonne, dictées par les intérêts de l'Allemagne et des autres grandes puissances de l'Union européenne.
Sont nécessaires à la Présidence de la République une voix et une attitude persévérant dans la défense de la souveraineté et des intérêts du peuple portugais, compatibles avec les principes consacrés par la Constitution portugaise.
Voilà une candidature qui n'est pas le porte-parole des ordres et des intérêts des grandes puissances de l'Union européenne et du capital financier.
Voilà une candidature qui n'a pas été ou ne sera pas complice des politiques d'abdication nationale. La candidature que je porte, exprime l'exigence d'un changement réel vis-à-vis des politiques qui portent profondément atteinte aux intérêts du Portugal, entravent son développement réel, aux conditions de travail et de vie du peuple portugais.
Voilà la seule candidature qui, de façon cohérente et véritable, se bat pour la préservation de la souveraineté nationale comme condition au maintien du Portugal comme pays indépendant; comme condition à la sauvegarde de la démocratie; comme condition au développement du pays et la réalisation des intérêts et aspirations du peuple portugais; comme condition au libre choix des voies de coopération entre pays souverains et égaux en droits en Europe, d'une relation solidaire et de paix avec tous les peuples du monde.
Voilà la seule candidature qui inscrit comme exigence, de profonds changements dans la politique économique et monétaire et sa mise au service des peuples respectifs.
Voilà la candidature qui rejette, condamne et dénonce le processus d'extorsion que le capital financier, avec l'intervention coordinatrice de la BCE et de l'Union européenne, a mené contre le pays et ses ressources.
Voilà la seule candidature qui défende une Europe ouverte au monde et de paix, solidaire et exemplaire dans ses relations avec les autres pays, refusant la perspective d'une Europe forteresse, bloc politico-militaire plus ou moins aligné avec l'impérialisme des États-Unis.
3 – La question qui se pose, 25 ans après l'adhésion à la CEE, est celle-ci: ou se poursuit et s'approfondit une intégration européenne qui entre en contradiction avec la Constitution de la République portugaise, attaque la souveraineté nationale, et remet en cause les intérêts des travailleurs et du Pays; ou, au contraire, on rompt avec cette politique d'asservissement et on affirme un Portugal indépendant, dans un projet de coopération entre Etats souverains et égaux, qui promeuve l'amélioration des conditions de vie des travailleurs et le progrès du Pays.
Les prochaines élections présidentielles seront une opportunité pour que les démocrates et les patriotes, celles et ceux qui aspirent à une vie meilleure et désirent mettre fin à la voie du déclin et de l'abdication des intérêts nationaux face aux exigences de l'étranger, expriment par leur vote leur désir de changement.
Un véritable changement qui mette un terme à la poursuite de l'accumulation des profits des banques et des grands groupes économiques, à la dilapidation du patrimoine public, à la liquidation des petites et moyennes entreprises. Un véritable changement qui mette un terme à la dégradation des conditions de vie des travailleurs et du peuple, à la remise en cause des droits des nouvelles générations, à la paupérisation du pays. Un changement qui garantisse une politique de développement économique, de progrès social et de souveraineté nationale capable d'ouvrir la voie à un avenir pour le Portugal.
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