Le noyau dirigeant de la CGTP-IN soutient le candidat présenté par le Parti communiste portugais aux présidentielles de janvier 2011
22 déc. 2010 Le noyau dirigeant de la CGTP-IN soutient le candidat présenté par le Parti communiste portugais aux présidentielles de janvier 2011
Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Si l'essentiel des efforts militants des communistes portugais s'est concentré ces dernières semaines sur le succès de la journée de grève générale le 24 novembre (cf Succès historique de la journée de grève générale animée par la CGTP au Portugal contre le plan d'austérité PS/UE: 3 millions de grévistes, la plus grande grève de l'histoire du pays) et la poursuite de la mobilisation dans les semaines qui ont suivi, les communistes mènent également avec énergie la campagne électorale des présidentielles qui se continuera jusqu'au premier tour, qui se déroulera le 23 janvier 2011.
Ils ont simplement remis cette échéance à sa juste place dans l'échelle des priorités du parti.
Comme un moment dans la mobilisation, comme un point d'appui, une tribune pour faire entendre les positions du parti de la classe ouvrière portugaise.
Mais l'essentiel reste le développement des luttes et leur convergence pour mettre en échec les projets de casse sociale du gouvernement socialiste en collaboration avec l'UE et le FMI.
Le Parti communiste portugais a choisi de présenter une candidature communiste. Sans ambiguité, ni une candidature perçue comme communiste, ni une candidature issue du PCF, mais bien une candidature présentée par le Parti communiste portugaise.
Ce sera Francisco Lopes, 55 ans, électricien de formation, responsable du parti aux entreprises. Il tentera de faire aussi bien que le score remarquable de Jeronimo de Sousa qui, avec 8,64%, avait alors largement devancé le candidat de la formation de gauche anti-communiste Bloc de Gauche.
Lutte compliquée pour les communistes portugais face à l'alliance PS-Bloc de Gauche soutenue par le capital
La lutte s'annonce très difficile pour nos camarades portugais. Non que le Parti soit sur une pente descendante. La croissance de ces effectifs militants, sa vitalité dans des luttes historiques au Portugal ainsi que la courbe ascendante de ses résultats électoraux (7,5% aux législatives, 10,5% aux européennes, 11% aux élections locales etc.) prouvent le contraire.
Mais plutôt que la stratégie du pouvoir, d'élimination des communistes de la scène publique, s'affine. Pour éviter que le discrédit presque total qui pèse sur les « pères de l'austérité » socialistes ne profite aux communistes, le capital mettra cette fois toutes les billes dans le même panier.
Cette fois, les socialistes soutiendront le socialiste « rebelle » Manuel Alegre, figure charismatique, identifié à une certaine résistance au salazarisme et poète reconnu.
Son aura auprès du peuple portugais lui avait permis en 2006 de devancer le candidat officiel du PS, son dirigeant historique Mario Soares, et de mettre en ballotage le candidat de la droite au second tour.
Aux côtés des socialistes, le Bloc de gauche soutiendra également Alegre. Derrière la phraséologie gauchisante, le Bloc de Gauche révèle toute la posture d'opposition au PS pour mieux jouer son rôle de rabatteur pour la social-démocratie.
La lutte entre le Parti communiste, et ceux qui adhèrent à sa démarche de rassemblement, représentant des intérêts des travailleurs portugais spoliés par le gouvernement et le patronat, et la social-démocratie, représentée par le maître d'œuvre du plan d'austérité, le Parti socialiste, et son allié le Bloc de Gauche, s'exprimera de façon aiguë lors de ce scrutin.
Le monde du travail soutient le candidat présenté par le Parti communiste
Comme à l'occasion de chaque échéance électorale, le Parti communiste réunit un ensemble de soutiens prestigieux et fidèles notamment issus du monde de la création et du savoir, même si l'absence du nom de José Saramago laissera pour la première fois un vide irremplaçable.
Le monde du travail apporte également un soutien massif au candidat communiste. Des militants et dirigeants à l'avant-garde des luttes, parmi les plus combatifs et les plus conscients, qu'ils aient franchi le pas d'adhésion ou non.
Dix-neuf membres de la Commission exécutive de la CGTP-IN sur trente appellent à voter Francisco Lopes. Une cinquantaine de dirigeants syndicaux fédéraux et locaux se joignent également à cet appel, du secrétaire du syndicat des télécoms à celui des transports urbains en passant par les deux secrétaires du syndicat des fonctionnaires du Nord et du Sud du pays.
Le candidat présenté par le Parti communiste bénéficie également du soutien de figures du mouvement syndical portugais telles que Armando Teixeira da Silva, dirigeant historique et secrétaire de la CGTP-IN de 1977 à 1986, Avelino Goncalves qui fut ministre du Travail du gouvernement de Vasco Goncalves ou encore Canais Rocha qui fut le premier secrétaire de la CGTP-IN en 1971 dans la clandestinité.
Enfin, Francisco Lopes obtient le soutien, prudent en raison de sa position et de la nécessité de maintenir l'unité dans les luttes mais clair, du secrétaire-général de la CGTP-IN Manuel Carvalho da Silva:
« La candidature de Francisco Lopes choisit, à juste titre, le projet constitutionnel, c'est-à-dire, son contenu de la plus haute importance et le cadre garanti par notre Constitution de la République, comme point de référence et d'appui de ses propositions de rupture et de changement. Quant aux engagements, la candidature en présente une multitude de façon très claire, dès maintenant en partant des inquiétudes et des souhaits des travailleurs et, dans l'immédiat, de façon engagée, ave la très importante grève générale du 24 novembre.
C'est partant de cette analyse que je salue et souhait les meilleurs voeux à la candidature de Fransisco Lopes, dont je partage les objectifs fondamentaux. »
Nos camarades portugais nous montrent qu'une candidature communiste aux présidentielles est possible sans la moindre ambiguïté!
Une candidature de rassemblement et non appuyée sur un cartel d'organisations, présentée par le Parti et non seulement issue de ses rangs, qui permet l'expression des positions du Parti au lieu de l'effacer!
Plus que jamais, le cas portugais est un exemple à méditer, l'expression même de l'antagonisme irréductible des projets d'animation et de renforcement du Parti communiste et de création de Parti/Bloc de gauche à vocation anti-communiste!
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