Le parlement israélien adopte un projet de loi qui vise à sortir le Parti communiste et les partis arabes du Parlement
05 août 2013Le parlement israélien adopte un projet de loi qui vise à sortir le Parti communiste et les partis arabes du Parlement
Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Lors de la dernière session de la Knesset avant la pause estivale, la coalition gouvernementale a pu faire adopter en première lecture la « loi sur la gouvernance » – un amendement aux Lois fondamentales d’Israël – qui rendrait plus difficile le renversement du gouvernement par l'opposition et l'entrée au parlement de plus petites formations. Ceux qui seront les plus touchés par ces amendements, ce sont le Parti communiste et sa coalition le Hadash, ainsi que les partis représentant les électeurs arabo-palestiniens. La législation, qui pourrait voir tous ces partis éliminés lors des prochaines élections, est considérée comme une étape majeure dans la tentative de limiter la représentation des Arabo-palestiniens et de la gauche dans la vie politique israélienne.
La réforme a suscité des protestations spectaculaires, inhabituelles qui sont parties des députés arabes et se sont rapidement diffusées aux autres partis d'opposition, en particulier, Meretz et le Parti travailliste. Après l'adoption de la première moitié de la réforme, mais avant le vote sur la seconde, le député Mohammed Barakeh (Parti communiste/Hadash) a utilisé ses trois minutes à la tribune pour rester silencieux en guise de protestation contre le projet de loi. Barakeh a été suivi par Hana Swed, Dov Khenin, Afu Agbariya – tous députés communistes du Hadash – et de députés d'opposition des partis arabes, de Yahadut Hatorah, de Meretz et du Parti travailliste. A la tribune de la Knesset, ils ont utilisé leur temps de parole en réalisant une protestation silencieuse contre la législation qui cherche à relever le seuil minimum pour entrer à la Knesset, de 2 à 4 % des voix.
La nouvelle législation est une initiative commune du parti Yesh Atid de Yair Lapid et du parti d'extrême-droite Israël Beitenou, d'Avigdor Liberman. Lapid et Avigdor Liberman ont lancé tout leur poids politique dans cette nouvelle loi, qui nécessitait une majorité absolue de plus de 61 voix pour être adoptée. Suite à une tentative d'obstruction de l'opposition, la nuit précédente, David Rotem du parti de Liberman, Israel Beitenou, a convoqué une session extraordinaire à 3 h 30 du matin afin que sa commission de la Knesset puisse faire passer le projet.
Adi Koll, membre du parti de Lapid, s'est abstenue pendant la première partie du vote, traitant de la question d'un vote de défiance et cela s'est terminé par une victoire de la coalition, à 63 voix contre 46. Koll fut contrainte de s'excuser publiquement, et ensuite privée de certains de ses droits à la Knesset par Lapid. Elle a ensuite soutenu le projet de loi dans la seconde partie du vote, qui traitait spécifiquement du barrage à la Knesset, et fut également adopté par 64 voix contre 49.
Le vote a été retardé dans la soirée afin que la Ministre de la justice Tzipi Livini (qui revenait de négociations à Washington) puisse y assister. Avec les « colombes » de son parti, les anciens présidents du Parti travailliste, Amir Peretz et Amram Mitzna, Livni a offert les votes nécessaires pour garantir le succès du projet de loi. L'ancien porte-parole à la Knesset, Reuven Rivlin, le seul membre du Likoud à s'opposer au projet de loi, en raison de son effet sur la représentation politique des minorités en Israël.
La « loi sur la gouvernance » va maintenant revenir dans les commissions de la Knesset, où certains amendements peuvent encore être introduits. On attend encore les seconde et troisième lecture à l'automne.
Plus tard dans la nuit, la coalition a encore fait passer un projet de loi imposant un référendum populaire en cas d'évacuation de territoires occupés. La loi doit aussi être retravaillée à l'automne.
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