Le TGV britannique Nord-Sud pas avant une trentaine d'années... ou quand le privé rime avec inefficacité
02 janv. 2010 Les autres pays européens, et leurs chemins de fer nationalisés, « sont en avance sur nous »
Article du 30 décembre du Morning Star (quotidien du PC Britannique)
Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Le syndicat des cheminots RMT a mis en garde contre le retard considérable pris par le rail Britannique sur le reste de l'Europe et sur le fait que la ligne à grande vitesse Nord-Sud projetée risque de ne pas se concrétiser avant une trentaine d'années.
Cette mise en garde survient alors que le projet concernant l'édification de cette ligne devait être présenté aux ministres par l'entreprise High Speed Two (HS2).
L'entreprise a été chargée de trouver un itinéraire approprié pour ces trains de 400 m de long qui feraient le trajet entre Londres et les Midlands de l'Ouest.
Le TGV britannique repoussé à 2030 ou 2040...
Les propositions de HS2 comprenaient un projet de construction d'une nouvelle gare dans le centre-ville de Londres qui pourrait potentiellement supporter les départs et les arrivées de 18 trains et de 20 000 passagers chaque heure. Il existe d'autres possibilités incluant le projet d'une ligne à haute vitesse qui relierait le nord de Birmingham à l'Ecosse.
En dépit des compte-rendus qui laissent entendre, si le projet est accepté, que la ligne pourrait être ouverte et en état de fonctionner en 2025, le secrétaire-général du RMT Bob Crow a mis en garde: « Ils parlent de 20 à 30 ans avant que le projet puisse être concrétisé ».
Le lobby des automobilistes RAC n'a pas tardé à discréditer les projets de ligne à grande vitesse.
Accusant le gouvernement de dissimuler des informations à l'opinion publique, le professeur Stephen Glaister a déclaré: « Si le projet de HS2 de réaliser une ligne à grande vitesse est le meilleur moyen d'utiliser d'énormes sommes d'argent, et bien soit.
Si ce n'est pas le cas, nous devons savoir dès maintenant si les fonds limités disponibles ne pourraient pas être alloués à des systèmes de transports qui offriraient un meilleur rapport utilité/prix et dont bénéficieraient l'ensemble de la population britannique – et non un seul corridor étroit ».
Pour le syndicat, une seule solution: la nationalisation!
Le secrétaire-général du syndicat des cheminots a insisté sur le fait que le secteur des chemins de fer Britannique devait impérativement se mettre au niveau des entreprises de chemins de fer étrangères nationalisées.
« Si les chemins de fer étaient nationalisés, nous aurions déjà une ligne à grande vitesse reliant le sud et le nord du pays, et pourtant c'est ce système privatisé – irrationnellement fragmenté, et sur lequel on nous a floué – qui nous laissent à la traîne.
Dans le reste de l'Europe, on va de l'avant et on développe des alternatives écologiques aux vols court-courrier, mais, nous, nous avons pris du retard à cause de cette connivence existant entre les intérêts du lobby des automobilistes, des politiciens et des compagnies ferroviaires privatisées qui souhaitent l'électrification pourvu qu'ils puissent continuer à exploiter les lignes.
« Vous ne pouvez pas avoir de services ferroviaires planifiés, intégrés et modernisés quand les intérêts privés ne cherchent qu'à protéger leurs arrières » a-t-il déclaré.
Site du Morning Star: http://www.morningstaronline.co.uk/
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