Législatives en Ukraine : « Ces élections ne sont ni démocratiques, ni légitimes » pour le Parti communiste
27 oct. 2014
Législatives en Ukraine
« Ces élections ne sont ni démocratiques, ni légitimes »
Les médias français qui manifestaient un profond mépris, une indifférence royale pour les communistes ukrainiens, le troisième parti du pays, ayant rassemblé 3 millions d'électeurs en 2012 (14 % des voix) sont prêts à se réveiller pour souligner leur éviction du Parlement.
Rien évidemment sur la chasse aux communistes menée depuis six mois, la dissolution du groupe parlementaire du troisième parti du pays, le procès visant à l'interdiction du Parti communiste, l'absence du Parti communiste parfois jusque dans les sondages ou listes officielles (!).
Si, avec une fraude massive, une telle répression, la puissance dans la rue des milices fascisantes, l'impossibilité de fait pour les bastions du mouvement communiste (Crimée, Donbass) de s'exprimer électoralement, si avec tous ces éléments, les communistes parviennent à conserver des dizaines de milliers de voix et quelques pour-cents, ce sera une victoire.
Nous ne pouvons en tout cas que souscrire à l'analyse du secrétaire-général du PC Ukrainien (KPU), Petro Simonenko :
Traduction MA pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/
« Quel que soit le résultat du vote, le Parti communiste ne reconnaît pas ces élections comme démocratiques et légitimes », a déclaré le responsable du Parti communiste ukrainien Petro Simonenko, lors d'une réunion avec une délégation de députés européens, hier à Kiev.
S'adressant aux députés, répondant à leurs interrogations, Petro Simonenko a fait remarquer qu'au vu du déroulement de la campagne électorale, des conditions dans lesquelles elle s'est opérée, le futur parlement sera illégitime et ne reflètera pas la véritable diversité des opinions et des attentes de nos concitoyens.
« La politique criminelle du nouveau gouvernement ukrainien, qui a conduit à la perte de la Crimée, et à la guerre dans le Donbass, a complètement déformé la représentation électorale. En outre, une partie importante des résidents de l'Ukraine, de Crimée ont été privés de toute possibilité de prendre part au scrutin et d'exprimer leur volonté, ce qui fait que des millions d'électeurs sont contraints de voter par les armes, et ce n'est pas une métaphore », a déclaré le chef du Parti communiste.
Petro Simonenko a également rappelé aux députés que pendant la campagne électorale, le pouvoir s'est appuyé sur des groupes armés d'extrême-droite, néo-nazis, qu'il a brutalement persécuté ceux qui exprimaient un point de vue différent que celui officiel sur l'avenir du pays.
« Tout était permis : chantage, menaces de violences physiques, enlèvements, torture. Les autorités nationalistes, liées à des oligarques cyniques, ont particulièrement harcelé les militants du Parti communiste. Nos candidats, responsables, militants ont été attaqués à plusieurs reprises, y compris avec la participation d'agences policières censées garantir l'ordre et transformées de plus en plus en une sorte de police politique, plus si loin des méthodes de la Gestapo », a ajouté Petro Simonenko.
Le secrétaire du Parti communiste d'Ukraine affirme également que, dès le départ, l'objectif de ce gouvernement est de détruire le Parti communiste.
« C'est compréhensible, seul le Parti communiste est dans l'opposition idéologique et politique au régime en place. Ce n'est pas un hasard si, à la demande des dirigeants de Maidan, nos bureaux ont été pris d'assaut et incendiés. Ce n'est pas un hasard si une loi anti-constitutionnelle a été votée qui dissout notre groupe parlementaire et prive ainsi les trois millions de citoyens qui ont voté pour nous en 2012 de leur représentation au Parlement. Ce n'est pas un hasard si sur la base d'accusations fallacieuses, a commencé un procès politique visant à interdire le Parti comuuniste. Certains avocats européens évoquent un 'tribunal de l'Inquisition' pour qualifier l'autorité chargée du procès », souligne le leader communiste ukrainien.
Par ailleurs, il existe des preuves assez sérieuses que le régime, peu sûr de sa victoire, prépare une fraude massive. A cette fin, plus de 10 millions de bulletins supplémentaires ont été imprimés, une façon éhontée et manifeste de manipuler, d'instrumentaliser le nombre réel d'électeurs, une fraude électorale aux « âmes mortes » [NdT : selon une nouvelle de Gogol, pour les Ukrainiens, c'est une référence au fait de "faire voter les morts" comme on dirait en France]. Dans tout le pays, s'est formé un « réseau parallèle », avec un serveur de transfert de données ajustant les résultats du vote en faveur de la junte.
« Ainsi - a conclu Petro Simonenko face aux députés - il temps d'enlever les lunettes qui font voir à certains la réalité en rose, et reconnaître que ces élections anticipées en Ukraine qui ont lieu ce 26 octobre 2014 ne peuvent pas être reconnues comme démocratiques, ni légitimes : ce furent les élections les plus sales et corrompues de l'histoire de l'Ukraine ».
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