medium_La_Bataille_du_Rail.jpgLes députés européens du Parti communiste portugais (PCP) expriment leur ferme opposition à la nouvelle directive européenne de libéralisation du secteur ferroviaire

Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Les députés du PCP au Parlement européen (PE) estiment que la reformulation du paquet ferroviaire adopté aujourd'hui par la majorité du PE – y compris par les députés portugais du PSD, PS, CDS – représente une menace sérieuse pour les services publics ferroviaires nationaux, rendant plus difficile la prestation d'un service de transport public de qualité, sûr et avec des prix abordables pour la population.

 

Cette directive approfondira les graves conséquences pour les populations, pour les travailleurs du secteur et pour les économies nationales, qui ont découlé de la libéralisation et de la privatisation du secteur ferroviaire, mise en œuvre dans plusieurs pays, en insistant sur cette idée éculée (que l'expérience a démenti) que plus de marché et de concurrence mènent à une meilleure qualité du service.

 

Parmi les aspects les plus graves de cette directive, les députés du PCP attirent l'attention sur les choses suivantes :

 

1– La séparation totale de la gestion des infrastructures et des opérations ferroviaires achève la libéralisation du secteur ferroviaire, privatisant les branches qui réalisent des profits et laissant à l’État les branches où des financements importants sont nécessaires – la construction et l'entretien des infrastructures.

 

2– La fragmentation proposée est faite sur mesure pour les multi-nationales du secteur, qui vont faire main basse sur le transport ferroviaire et coloniser les marchés des services qui lui sont liés, dans plusieurs pays. L'exemple de la multi-nationale DB, qui contrôle plus de 60% du secteur du fret (secteur pionnier dans la libéralisation) au niveau européen, en est une bonne illustration.

 

3– La dérégulation du secteur et sa remise entre les mains du privé ont conduit à la perte d'emplois, à la dégradation des conditions et des droits des travailleurs, à la diminution des salaires, à l'augmentation de la charge de travail, à la suppression du trafic dans des régions considérées moins rentables (contribuant ainsi à leur isolement), à la détérioration des conditions de sécurité et à l'augmentation des prix des billets, sous prétexte d'harmonisation, à l'échelle européenne, des taxes et des tarifs.

 

4 – Particulièrement grave et inquiétant le fait que, dans la proposition aujourd'hui adoptée, les critères de sécurité dans le transport ferroviaire se trouvent subordonnés aux règles de la concurrence dans le marché unique, comme cela découle de l'obligation pour les autorités nationales compétentes, en matière de sécurité, de se soumettre à l'avis d'une entité régulatrice, qui juge de la conformité des règles de sécurité énoncées avec les règles de concurrence.

 

5 – Bien qu'ait été retirée de la proposition initiale de la Commission européenne, sur proposition du groupe GUE/NGL, l'imposition de services minimums au niveau européen en cas de grève – une inacceptable ingérence dans le droit de grève tel que défini dans les législations nationales – la menace que, en cas de futures modifications de ce paquet ferroviaire (déjà annoncées pour 2012), on en revienne à insister sur ce point, est bien réelle.

 

pcp3Les députés du PCP au Parlement européen considèrent que le transport ferroviaire constitue un secteur stratégique, pour des raisons de nature économique, sociale, énergétique et environnementale, dont la nature et les caractéristiques exigent des investissements et une stratégie sur le long-terme, dans le cadre d'une propriété et d'une gestion publique, dans laquelle on garantit une participation démocratique des travailleurs et des usagers, à travers leurs organisations.

 

Il s'avère de plus en plus clair que, avec la libéralisation du secteur, ce sont les populations qui sont perdantes qui se retrouvent avec moins de services, de moins bonne qualité et plus chers ; ce sont les travailleurs qui sont perdants, avec l'intensification de l'exploitation de la force de travail à l'échelle européenne ; c'est la sécurité qui est perdante, dangereusement remise en cause, soumise qu'elle est à la libre concurrence ; et c'est le pays qui est perdant, qui voit un secteur stratégique pour son économie restant à la merci des intérêts des multi-nationales.



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