sudipto3_040313070554.jpgProtestations en Inde : une figure communiste du mouvement étudiant battu à mort par la police



Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

(repris de http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/)





La mort tragique de Sudipto Gupta, leader communiste du mouvement étudiant indien, a suscité une indignation légitime parmi la communauté étudiante de l’État du Bengale occidental ainsi que dans tout le pays.



Les poncifs sur la « première démocratie du monde » récemment vanté par Hollande de voyage en Inde peuvent faire sourire dans un pays aux si fortes inégalités, où 800 millions de personnes vivent avec moins de 2 $ par jour et où le système de castes est toujours prégnant.



La mort du leader de la branche du Bengale occidental de la Fédération étudiante indienne, aile étudiante du Parti communiste d'Inde (marxiste) en révèle une autre facette : celle de la brutalité policière.



sudipto_death_1426032g.jpgSudipto Gupta menait campagne pour l'organisation d'élections étudiantes dans l’État auxquelles s'oppose le gouvernement dominé désormais par l'adversaire historique des communistes dans l’État : le Trinamool Congress.



Les forces de police avaient ce 2 avril brutalement réprimé une manifestation du syndicat étudiant à Calcutta, arrêtant plusieurs étudiants tout en les rouant de coups. Selon plusieurs témoins, Sudipto aurait alors subi plusieurs coups d'une violence extrême, à la tête notamment.



Selon la police, le leader étudiant serait malencontreusement tombé d'un bus, sa tête heurtant un réverbère, chute à l'origine de sa mort. L'autopsie a révélé au contraire une mâchoire brisée, des fractures crâniennes ainsi que des blessures sur l'ensemble du corps, toutes préalables à sa mort.



Confronté à un mouvement d'indignation trans-partisan du côté des étudiants et de la population, le premier ministre du Bengale occidental a qualifié cette affaire de « peccadille », d'accident malencontreux.



La réponse des étudiants bengalis a été massive avec une grève de 12 heures dans l’État lancée par le syndicat étudiant, reprise par le Parti communiste localement, ainsi qu'un blocage pendant 15 minutes des principales routes de l’État.



funeral_procession_1426065g.jpgLes principales universités de l’État ont également été bloquées, notamment celle de Calcutta, tandis que le cortège funéraire a été suivi par une foule massive de plusieurs milliers de personnes dans les rues de la capitale de l’État.



« Les étudiants ont répondu spontanément face à l'agression honteuse du gouvernement régionale contre un mouvement démocratique »a insisté le secrétaire général de la Fédération étudiante indienne.



Dans ce bastion historique du mouvement communiste indien, la mort d'un jeune leader étudiant communiste a suscité naturellement la réprobation ferme du Parti communiste indien (marxiste) :



« Le bureau politique du PCI (m) condamne fermement l'assassinat d'un leader étudiant, Sudipta Gupta, en garde à vue, à Calcutta. Leader de la Fédération étudiante indienne, il demandait avec un certain nombre d'étudiants l'organisation d'élections étudiantes dans l'Etat. La manifestation se déroulait avec une permission policière préalable.



L'explication apportée par la police de Calcutta n'est pas du tout crédible. Il faut une enquête judiciaire sur l'incident. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités, face à une situation où l'exercice pacifique de nos droits démocratiques fondamentaux n'est pas toléré ».



La lutte continue en Inde pour le respect du droit à l'expression d'une protestation légitime face à un ordre social qui maintient encore des centaines millions d'Indiens dans la misère, la discrimination, les privant de leurs droits démocratiques et sociaux fondamentaux.

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