Article du 1er janvier 2023 dans l'organe du Parti Communiste Cubain, Trabajadores

(source originale : https://www.trabajadores.cu/20230101/el-1-de-enero-y-la-leccion-de-fidel-para-la-humanidad-transformar-los-reveses-en-victoria/)

  L'attaque du 26 juillet 1953, menée par Fidel Castro contre la caserne Moncada et Carlos Manuel de Céspedes, fût un revers. Cependant, le plaidoyer de légitime défense de Fidel lors du procès pour voies de fait, connu sous le nom de l'Histoire m'absoudra, qui a commencé le 16 octobre 1953, s'avéra être une victoire exceptionnelle. Dans des conditions très difficiles en tant que prisonnier, l'accusé devint l'accusateur lui-même. Fidel accusa non seulement l'appareil militaire et étatique de Batista, soutenu par les États-Unis, mais alla plus loin en accusant, en tant que colonie américaine, l'ensemble du système politique, économique et social qui existait à Cuba à cette époque. Il offrit alors un moyen de sortir de cette impasse.

  Cette victoire, antithèse de la défaite du 26 juillet 1953, se propagea bien au-delà des murs du bâtiment de Santiago de Cuba qui servait de salle d'audience. Le Mouvement du 26 juillet, nommé d'après l'assaut de la même date, permis la conversion de l'échec à la victoire. Melba Hernández et Haydee Santamaría (deux femmes légendaires qui ont participé à l'assaut raté) sous la direction de Fidel, réussirent à rassembler les papiers de sa défense et ont imprimé clandestinement 100 000 exemplaires à distribuer dans toute l'île. L'Histoire m'absoudra est devenu partie intégrante de la scène politique cubaine pour toujours, telle fut la victoire de Fidel dans cette salle d'audience.


  En décembre 1956, un autre revers doit être affronté. La cible de l'expédition impromptue sur le yacht Granma, qui avait navigué du Mexique à l'est de Cuba pour lancer la lutte armée pour renverser le régime de Batista, atterrit dans une zone marécageuse loin de la solide tête de pont où il avait été prévu et où des renforts l'attendaient. Ceci conduit à perdre de précieux hommes et armes à feu. Cependant, Raúl Castro dévoila l'histoire qui suivit ce revers : « [Fidel] m'a serré dans ses bras et la première chose qu'il a faite a été de me demander combien de fusils j'avais. D'où la fameuse phrase : « Cinq, plus deux que j'ai, sept. Maintenant, nous avons gagné la guerre !"

  Eh bien, le reste appartient à l'histoire. Comme nous le savons tous, la Révolution a remporté la victoire le 1er janvier 1959. Est-ce que la conversion de la défaite de Granma en victoire le 1er janvier fût une simple saga du passé ? Fidel ne semblait pas y croire. Il semblait prévoir que ces revers étaient des obstacles incontournables sur la route de la Révolution, malgré le fait qu'elle avait conquis le pouvoir politique. Le 1er janvier, il proclame : « La Révolution commence maintenant, la Révolution ne sera pas une tâche facile, la Révolution sera une entreprise dure et pleine de dangers.


  Marta Rojas (1928-2021), la journaliste cubaine qui a suivi et écrit le discours de défense de Fidel en 1953, a inventé la phrase : « Fidel, ou transformez les revers en victoire ». En d'autres termes, transformer les revers en victoires faisait partie de l'ADN de Fidel.

  L'auteur de ces lignes a toujours soutenu que la pensée et les actions de Fidel constituent de précieuses leçons pour les révolutionnaires et les communistes du monde entier, pas seulement pour Cuba. Et non moins important de ces enseignements est l'héritage immortel de Fidel de transformer un obstacle en triomphe. Quel révolutionnaire dans n'importe quelle partie de la planète n'a pas eu à faire face à des obstacles ? Où y a-t-il un communiste dans n'importe quelle partie de la terre qui ne puisse pas être inspiré par Fidel ou, comme l'a écrit Marta Rojas, « l'autre nom de Fidel » est de transformer une défaite en exploit ?

  Cuba entre en 2023 après avoir survécu en 2022 aux dernières attaques des sanctions et du blocus imposés par l'impérialisme américain et ses alliés, sans parler de la pandémie en cours, notamment au premier semestre 2022, de l'incendie de Matanzas et de l'ouragan Ian. Dans l'ensemble, tout cela n'a pas constitué un revers en 2022, au même niveau que la Moncada et le débarquement de la Granma, événements eux aussi bien différents. Cependant, Cuba ne s'est pas mis à genoux et n'a pas embrassé les États-Unis, comme l'espérait Washington. Cuba a survécu. De plus, le respect et le soutien des peuples du monde entier pour la Révolution cubaine se sont accrus pour sa résistance continue aux États-Unis.

  En écrivant ces lignes sur « transformer les revers en victoires », on ne peut s'empêcher de rappeler l'autre géant de la politique latino-américaine contemporaine, Hugo Chávez. Après la défaite de la rébellion civilo-militaire du 4 février 1992, reconnaissant ce revers, il déclare : « pour l'instant », autrement dit, « nous reviendrons et nous triompherons ». Et en effet, la révolution bolivarienne naissante est revenue et se poursuit sous la direction du président Nicolás Maduro. Le gouvernement vénézuélien n'a pas non plus cédé un pouce aux États-Unis dans sa tentative de briser la solidarité et l'entraide Cuba-Venezuela. La Révolution cubaine n'a pas non plus cédé aux pressions des États-Unis pour abandonner le Venezuela. Ces deux révolutions sont fondées sur la même notion de foi en la victoire, quels que soient les obstacles et sur la capacité du peuple emporté par le mouvement révolutionnaire à dépasser les revers imposés par la bourgeoisie en place.

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