chili 25 avrilLa lutte continue contre la privatisation de l'éducation au Chili

 

100 000 étudiants et lycéens dans les rues de Santiago protestent contre le règne de l'argent à l'université

 

Article AC pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/ et pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Ce sont plusieurs dizaines de milliers d'étudiants et de lycéens qui sont à nouveau descendus dans la rue au Chili, ce mercredi 25 avril, pour exiger une éducation gratuite, publique et de qualité.

 

Le cortège principal a réuni plus de 100 000 manifestants à Santiago du Chili, et s'est accompagné de vingt autres rassemblements dans tout le pays. On trouvait ainsi 10 000 manifestants à Valparaiso, et plusieurs milliers d'autres à Concepción, La Serena, Osorno, Talca ou encore Chillán.

 

Parmi les mots d'ordre scandés par les étudiants: « Elle va tomber, elle va tomber, l'éducation de Pinochet », « Dans la rue de nouveau, l'éducation chilienne ne se vend pas, elle se défend ! ».

 

En cause, la poursuite de la politique de privatisation de l'éducation, héritée de l'ère Pinochet et laissée intacte par la 'gauche' socialiste dans les années 1990-2000.

 

Le gouvernement du richissime Sebastian Pinera prévoit notamment de concéder une autonomie plus large aux universités, accentuant les inégalités entre établissements ainsi que les difficultés d'accès des couches populaires à l'université.

 

Le gouvernement comptait sur les vacances d'été en janvier-février pour tuer le mouvement. Il avait également concédé quelques miettes, l’élargissement de l'accès aux bourses ainsi que la baisse des taux d'intérêts pour les prêts étudiants, mais la manœuvre de diversion ne prend pas.

 

Car le problème est plus profond au Chili. Le pays sud-américain fut le laboratoire de la privatisation de l'éducation, et est aujourd'hui un des pays les plus inégalitaires au monde pour ce qui est de l'accès à l'éducation.

 

Ainsi, les frais de scolarité à l'université vont de 300 jusqu'à 1 800 euros par mois. En moyenne, chaque étudiant chilien doit emprunter 30 000 euros au cours de sa scolarité pour couvrir ses frais.

 

Une éducation largement privatisée et pourtant inférieur au système public et gratuit Cubain qui reste, selon l'ONU, le meilleur système éducatif du continent latino-américain.

 

Le succès de la manifestation a poussé la vice-présidente de la Fédération des étudiants de l'Université du Chili (FECH), la jeune communiste Camila Vallejo à déclarer que « le peuple du Chili continue à se battre pour le droit à l'éducation ».

 

La figure de lutte estudiantine de l'an passé a insisté sur « l'impact de la mobilisation étudiante chilienne » qui a inspiré « des luttes qui se développent aujourd'hui en Amérique latine, au Canada ou encore en Europe ».

 

Le président des élèves de l'Université du Chili, Gabriel Boric, a répondu aux manœuvres du gouvernement que « l'éducation Chilienne continue à créer de l'inégalité ».

 

« M.Pinera a déclaré que l'éducation est un bien de consommation, mais nous, nous la concevons comme un droit universel et nous ne voulons pas aménager l'endettement des étudiants, voilà ce que propose le Ministère de l'Education ».

 

« Ce que nous revendiquons, c'est la gratuité, car l'argent ne devrait pas être un frein à l'accès à une éducation de qualité », a-t-il ajouté.

 

La jeune communiste Camila Vallejo a conclu sur la nécessité de continuer la lutte : « Il y en a qui disaient que cela ne valait pas la peine de se mobiliser, que cela n'avait pas de sens, que les citoyens étaient las des manifestations, que les étudiants étaient fatigués, et aujourd'hui les faits démontrent tout le contraire ».

 

La mobilisation n'est pas éteinte au Chili, il faut rappeler qu'en août dernier les jeunes étudiants parvenaient à réunir jusqu'à 500 000 manifestants dans les rues chiliennes. La lutte continue contre la poursuite d'une politique de privatisation, héritée de la dictature de Pinochet, et qui a transformé le Chili en un des pays les plus inégalitaires au monde.

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