Monument à Sakhnin en mémoire des 6 tués de la première "Journée de la Terre" en 1976

Monument à Sakhnin en mémoire des 6 tués de la première "Journée de la Terre" en 1976

Article du site du Parti communiste d’Israël, 1er avril 2019, traduction ML pour « solidarité internationale PCF – vivelepcf ».

Les Palestiniens, Arabes citoyens d’Israël, ont commémoré la 44ème « Journée de la Terre », ce samedi 30 mars 2019. Ils célèbrent ce jour, depuis 1976, la première « Journée de la Terre », quand les forces de sécurité israélienne ont abattu six jeunes hommes arabes qui protestaient contre les expropriations de terres arabes au nord d’Israël dans le but d’y établir des communautés juives.

Par milliers, ils ont marché en fin d’après-midi, samedi, sous la pluie, dans la ville arabe de Sakhnin au nord d’Israël. Lors du rassemblement qui a suivi, le député à la Knesset, Ayman Odeh, président du Hadash, a déclaré : « Gaza est assiégée. La crise humanitaire s’aggrave et le peuple palestinien a le droit de réclamer sa place dans le monde ». Odeh a ajouté que l’on n’arriverait pas à briser le peuple de Gaza et qu’aucune solution ne viendrait des armes, dans un contexte où le racisme et les sentiments contre les citoyens arabes montent avec le gouvernement de Netanyahu.

4 Palestiniens tués, des centaines blessés à Gaza.

A Gaza, la « Journée de la Terre » commémorait également le 1er anniversaire de la semaine de « Grande marche  pour le retour », tenue pour la première fois à partir du 30 mars 2018. Plus de 200 Palestiniens de Gaza avaient été tués et des dizaines de milliers blessés, touchés par des tirs à balle réelle et par les armes de dispersion des forces militaires israéliennes. La nouvelle de quatre morts supplémentaires palestiniens, tués par balle par les forces israéliennes, ce samedi de protestation pour la « Journée de la Terre », a fait la une des trois quotidiens palestiniens paraissant le dimanche.

Les journaux Al-Hayat al-Jadida, al-Ayyam et Al-Quds ont rapporté que trois Palestiniens, mineurs, ont été tués et 250 autres blessés samedi alors que des milliers de Palestiniens se rassemblaient le long de la frontière-est de la bande de Gaza pour marquer le 43ème anniversaire de la première « Journée de la Terre » et le 1er anniversaire de la « Grande marche du retour ». Les trois mineurs qui ont été abattus s’appelaient Adham Amara, Tamer Abu al-Kheir et Bilal Mahmoud al-Najjar. Un quatrième Palestinien, Jihad Jawad Sa’ad a été tué, dans la nuit de vendredi, lors d’un affrontement avec les forces militaires israéliennes stationnées à l’est de Gaza.

Les trois journaux palestiniens ont repris la déclaration de Mahmoud Abbas sur l’anniversaire de la « Journée de la Terre ». Abbas a affirmé que l’Etat palestinien, qui devra être fondé dans les frontières du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, sera uniquement un Etat pour les Palestiniens (aucun colon israélien ne devra y rester) et qu’il est inévitable qu’un Etat palestinien libre et indépendant se constitue ainsi. « Les souffrances de notre peuple depuis 100 ans et les énormes sacrifices réalisés par ce grand peuple n’auront pas été vains », a-t-il notamment déclaré.

A l’origine de la « Journée de la Terre »

En 1976, le gouvernement d’Israël annonçait son intention de confisquer quelque 20000 dounams de terres en Galilée (l’équivalent, à peu près, de 2000 hectares ou 5000 acres), situés entre les villes arabes de Sakhnin et Arabeh. Sur ces terres, approximativement 6300 dounams appartenaient, à titre privé, à des résidents palestiniens de la région. Le décret d’expropriation fut publié le 11 mars 1976 par le gouvernement.

La décision gouvernementale de confisquer ces terres était accompagnée de l’annonce de la mise sous couvre-feu des localités de Sakhnin, Arabeh, Deir Hanna, Tu’ran, Tamra et de Kabul, à compter du 29 mars 1976, 17h. A la suite de la position prise par le Comité central du Parti communiste d’Israël, les dirigeants arabes locaux appelèrent à une journée de grève générale et de protestation de masse contre la confiscation des terres le lendemain, 30 mars. Le maire de Nazareth, le communiste Tawfik Ziad, était l’un d’entre eux.

Le gouvernement déclara toutes les manifestations illégales et menaça de démettre de leurs fonctions les « agitateurs », comme les enseignants qui encourageaient leurs élèves à manifester. Pourtant, les menaces ne furent pas exécutées. Beaucoup d’enseignants conduisirent leurs élèves des salles de classe aux manifestations des grévistes qui eurent lieu dans les villes arabes dans tout Israël.

Déjà, à cette date, pendant les manifestations du 30 mars, il y a 43 ans, six Palestiniens, citoyens arabes d’Israël furent tués, plus de cent blessés et des centaines d’autres arrêtés. A la suite de la première « Journée de la Terre », le Parti communiste d’Israël et d’autres forces progressistes fondèrent l’alliance électorale Hadash en vue des élections générales de 1977. Depuis lors, le Hasash – le Front démocratique pour la paix et l’égalité – a développé ses activités et a œuvré à la création de la « Liste unie » qui a remporté 13 sièges aux dernières élections à la 20ème Knesset. Aux prochaines élections, pour la 21ème Knesset, qui se tiendront le 9 avril 2019, le Hadash se présente avec le Ta’al (mouvement arabe pour le changement).

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