Communiqué du PCP du 1er août suite à l'annonce de la compagnie espagnol ENDESA d'augmenter le coût de l'électricité de 40%. 

 

L'annonce par Endesa, l'un des opérateurs privés du marché libéralisé de l'électricité au Portugal, de l'augmentation de 40% du prix de l'électricité dans les mois à venir suscite une inquiétude légitime. Cette augmentation résulterait, selon les mots du représentant de la multinationale, du mécanisme ibérique* créé initialement en juillet par le gouvernement pour limiter l'impact des variations de prix du gaz dans la production d'électricité. Le gouvernement a nié ces explications, mais cela ne rassure personne car il n'explique toujours pas de son côté comment sera financé le mécanisme ibérique. Le PCP a déjà exprimé à plusieurs reprises sa crainte que ce coût ne soit supporté - d'une manière ou d'une autre – par les consommateurs.

Cependant, le PCP considère que toute nouvelle augmentation du coût de l'électricité est totalement inacceptable parce que rien ne le justifie – ce qui fait flamber les coûts de production, c'est la spéculation qui profite de la réduction de l'offre à la suite des sanctions – et parce que le peuple portugais ne peut pas continuer à être sacrifié pour nourrir les profits des grands énergéticiens. Endesa elle-même, qui menace d'augmenter de 40 % les tarifs de l'électricité, vient d'enregistrer des bénéfices de 734 millions d'euros au premier semestre 2022.

Le PCP rappelle l'ensemble des mauvaises orientations que les gouvernements successifs ont poursuivi et qui contribuent à expliquer les difficultés actuelles :

  • La dépendance nationale totale au gaz dans la production (non intermittente) d'électricité n'existe que parce que la fermeture – malgré l'opposition du PCP – des centrales thermiques au charbon a été précipitée ;
  • Le modèle d'un marché libéralisé, avec des entreprises nationales des secteurs clés privatisées, ne conduit qu'à l'accumulation de capital et est totalement incapable de garantir la satisfaction des besoins de la population, des entreprises et du pays ;
  • Seul le maintien d'un marché régulé de l'électricité, avec l'apport décisif du PCP, a protégé les consommateurs des effets spéculatifs sur le prix de l'électricité.

Le PCP, tout en continuant d'exiger du gouvernement qu'il explique par qui et comment le mécanisme ibérique va être financé, réaffirme également que rien ne justifie de nouvelles hausses des tarifs de l'électricité, imposant plutôt l'adoption d'un ensemble de mesures - que seule une politique patriotique de gauche garantira – à rompre de manière décisive avec la libéralisation du secteur de l'énergie. 

Le PCP considère l'existence de toute augmentation du prix de l'électricité comme inacceptable, aussi le Gouvernement doit-il prendre toutes les mesures pour l'empêcher.

* NDT : Le mécanisme ibérique est une mesure dérogatoire temporaire décidée par l'UE et permettant au Portugal et à l'Espagne de planifier les prix de l'énergie (gaz/électricité) en dehors du marché commun (au motif de leur manque de connection au réseau européen). Le but affiché est de limiter l'impact des variations du prix du gaz sur le prix de l'électricité. Cet encadrement des prix se fait par subvention par les gouvernements des marges prétendument perdues par les entreprises. Le gouvernement communique largement sur le fait que ce dispositif aurait permis à l'été de temporiser la hausse des prix. Cependant aucun plan n'a été prévu pour pourvoir les subventions et l'encadrement des prix doit être relâché progressivement, annonçant une explosion de ceux-ci à l'hiver.

https://www.pcp.pt/electricidade-nao-tem-porque-aumentar-nao-deve-aumentar

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