imagen-nobloqueocubaAvec Obama, rien n'a changé pour les Cubains: le blocus continue à être un acte de génocide et de guerre économique qui a coûté à Cuba plus de 750 milliards de dollars en 50 ans

 

Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Article paru initialement sur CubaDebate



Le conflit historique qui caractérise les relations entre les Etats-unis et Cuba depuis plus de 200 ans, trouve son origine dans l'ambition des différents gouvernements nord-américains à contrôler la destinée de Cuba et la détermination constante des cubains à défendre leur droit à être une nation libre, indépendante et souveraine.



Cette ambition a atteint son expression maximale avec le triomphe de la Révolution cubaine en 1959. Dès lors, les gouvernements nord-américains successifs ont utilisé, avec certaines nuances, les mêmes instruments politiques pour détruire la Révolution cubaine. Le blocus économique, commercial et financier, la subversion et la guerre psychologique et de propagande ont été des instruments permanents d'une politique systématiquement dirigée vers cette fin.



Par sa nature, le blocus doit être qualifié d'acte de génocideet d'acte de guerre économique, étant donné que les sanctions unilatérales contre Cuba ont un effet étendu hors du territoire nord-américain sur les entreprises et les citoyens de pays-tiers.



En fait, l'installation d'un nouveau gouvernement démocrate aux Etats-unis, supposément animé par une philosophie de changement, n'a pas non plus signifié un changement essentiel dans la politique de blocus.



Cuba ne peut toujours pas exporter et importer librement des produits et des services vers ou depuis les Etats-unis; il ne peut pas non plus utiliser le dollar nord-américain dans ses transactions internationales ou avoir des comptes en cette devise dans des banques de pays-tiers si il s'agit d'un ressortissant ou d'une entreprise cubaine; on ne lui permet pas non plus d'avoir accès à des crédits de banques aux Etats-unis, de leurs filiales dans des pays-tiers et d'institutions internationales comme la Banque mondiale, le FMI ou la Banque inter-américaine de développement



Les lois Torricelli et Helms Burton, toujours en vigueur, et leur application extra-territoriale continue d'empêcher le commerce de Cuba avec des filiales d'entreprises nord-américaines dans des pays-tiers, tout comme elles menacent d'appliquer et appliquent des sanctions aux entrepreneurs qui désirent investir à Cuba, tout en rendant difficile et coûteux le transport maritime de marchandises entre Cuba et des pays tiers, en interdisant pour 6 mois l'entrée dans les ports des Etats-unis des navires qui s'arrêtent dans des ports cubains ou transportent des marchandises pour le compte de Cuba, ou alors on empêche l'accès aux navires avec équipages cubains même quand ils naviguent avec le pavillon d'un pays-tiers.



En outre, le gouvernement actuel nord-américain, violant les normes internationales élémentaires, continue à utiliser la subversion politique comme une arme dans son affrontement avec Cuba. A fin d'impulser les programmes subversifs, furent accordés un total de 40 millions de dollars pour les années 2009 et 2010.



Depuis l'adoption de la résolution 64/6 pour l'Assemblée générale des Nations unies, le 28 octobre 2009, jusqu'à aujourd'hui, ont été maintenues et renforcées les principales mesures de blocus contre Cuba, matérialisées par des sanctions économiques encore plus dures et la persécution des activités économiques et des transactions financières cubaines.



Les dégâts économiques directs occasionnés au peuple cubain par l'application du blocus économique, commercial et financier des Etats-unis contre Cuba jusqu'en décembre 2009, à prix courants, calculés d'une manière très conservatrice, s'élève à un chiffre qui dépasse les 100 milliards de dollars.



Ce montant serait porté à 239 milliards de dollars, si le calcul était réalisé en prenant comme base l'inflation des prix à la consommation aux Etats-unis, en utilisant le calculateur CPI du Département du Travail Etats-unien.



Si on prend en compte que la valeur du dollar, mesuré en termes de la cote de l'or sur le marché financier international, a été réduite plus de 30 fois depuis 1961 date à laquelle le prix de ce métal était fixé à 35 dollars l'once Troy jusqu'à fin 2009, où il est parvenu à dépasser la barre des 1 000 dollars, les dommages totaux causés à l'économie cubaine seraient de l'ordre de 751 milliards de dollars.



L'administration du président Barack Obama: continuité dans la politique du blocus



Le 28 mars 2009, le vice-président des Etats-unis, Joseph Biden, dans le cadre du Sommet des leaders progressistes, au Chili, déclarait à la presse que le gouvernement de son pays ne lèverait pas le blocus envers Cuba. Le 7 avril de la même année, le porte-parole du Département de l'État, Robert Wood, dans une conférence de presse a déclaré: « Je pense que nous avons été très clairs sur le fait que nous ne considérons pas le moment opportun pour lever le blocus ».



Le 19 avril 2009, le conseiller de Obama, David Axelrod, dans une interview à la chaine télévisée CBS, à la question si il existait la moindre idée à la Maison blanche de lever l' « embargo », répondit: « nous en sommes loin ».



Ce même jour, le conseiller économique du président Obama, Lawrence Summers, dans une interview à la chaîne NBC, a déclaré se référer à la levée du blocus: « Ce n'est pas pour demain, et cela dépend de ce que fait Cuba, Cuba sait ce qu'il doit faire depuis longtemps et cela dépend d'eux, pour ce qui est de leurs politiques, leur démocratisation et toutes les mesures qu'ils peuvent prendre (…) c'est une question qui sera tranchée sur la base du comportement de Cuba. »



Il est donc clair que le gouvernement des Etats-Unis ne nourrit aucune intention de produire un changement dans sa politique vis-à-vis de Cuba, ni de se conformer aux résolutions réitérées de l'Assemblée générale des Nations Unies qui demandent au gouvernement de ce pays de mettre fin au blocus économique, commercial et financier contre Cuba. Au contraire, le gouvernement des Etats-Unis continue à poser comme conditions à un changement de sa politique envers Cuba des exigences et des restrictions interventionnistes inacceptables.



Bien qu'il ait pu compter avec une considérable base de soutien politique au Congrès, dans la presse, dans l'opinion publique et auprès du patronat, qui transcendait un quelconque consensus précédent dans la société nord-américaine par rapport à la politique vis-à-vis de Cuba, ce qui aurait pu permettre d'agir avec un haut niveau d'autonomie, le Président Obama s'est tenu bien en-deçà des attentes créées par son discours compte tenu des revendications de divers secteurs de la société nord-américaine et de la communauté internationale, tout comme de ses prérogatives lui permettant de modifier des aspects significatifs de la politique du pays, même sans l'intervention du Congrès.



En vertu de ces prérogatives et s'il existait la volonté politique à cette fin, le président Obama aurait eu la capacité d'assouplir de manière significative le blocus contre Cuba. Dans ce sens, et sans que soit nécessaire un quelconque aval du Congrès, le Président aurait pu prendre une série de mesures d'assouplissement:





  • Étendre substantiellement les voyages de nord-américains et d'étrangers résidant aux Etats-unis, par une interprétation large des 12 catégories de voyage fixées par la Loi (par exemple, extension des voyages éducatifs, des permis pour participer à des conférences professionnelles, des échanges universitaires, scientifiques, estudiantins, culturels, sportifs, religieux, et autorisation des projets humanitaires, entre autres).



  • Éliminer les limites concernant les dépenses liées aux voyages, comme celles sur le logement, la nourriture et les transports locaux, que les nord-américains et cubains résidant aux Etats-unis peuvent avoir quand ils visitent Cuba (les nord-américains, y compris les cubains-américains, après l'amendement sur la Loi de Finances 2009, ne peuvent dépenser plus que les limites fixées pour les dépenses de voyage – c'est-à-dire pour les voyages hors de ceux des fonctionnaires nord-américains – qui sont actuellement de 179 dollars par jour).



  • Supprimer l'interdiction de l'usage des cartes de crédit et de débit, des chèques personnels, des chèques de voyage, émis tant par les banques des Etats-unis que par celles de pays-tiers.



  • Élargir la liste des aéroports des Etats-unis autorités pour faire décoller des vols charter vers Cuba (actuellement seuls trois sont autorisés: Miami, New York et Los Angeles).



  • Permettre le développement de services de ferry entre les Etats-unis et Cuba.



  • Autoriser toutes les agences de voyages des Etats-unis à organiser des voyages à Cuba, ou assouplir les conditions et les procédures en vigueur pour que les agences de voyage obtiennent les permis nécessaires à cette activité (actuellement 150 agences sont autorisés, moyennant des permis spécifiques).



  • Autoriser les voyageurs qui visitent Cuba à acheter des produits cubains et à les ramener aux Etats-unis, pour leur usage personnel ou comme cadeaux, et éliminer les limites quant à leur valeur (jusqu'à présent, la seule chose qu'ils pouvaient rapporter était des journaux, y compris des pièces artistiques).



  • Éliminer l'introduction faite aux entreprises cubaines de participer au transport de visiteurs des Etats-unis, vers et depuis Cuba, ou de visiteurs de Cuba vers et depuis les Etats-unis.



  • Permettre certaines relations bancaires, en tant que banques à co-responsabilité et ouverture de comptes par des entités cubaines dans des banques des Etats-unis, pour faciliter les exportations agricoles.



  • Éliminer l'interdiction qui empêche aux embarcations qui transportent des produits agricoles à Cuba, de charger des marchandises dans notre pays bien que leur destination soit un pays-tiers.



  • Étendre la liste des produits qui peuvent être exportés à Cuba pour y inclure, par exemple, les insecticides, les pesticides, les herbicides, les équipements agricoles et, y compris, les meubles faits de bois et les vêtements fabriqués avec des matériaux d'origine animale ou végétale.



  • Permettre des formes plus larges de collaboration dans le développement, la commercialisation et la fourniture de médicaments et de produits bio-médicaux d'origine cubaine.



  • Autoriser l'importation de médicaments et de produits médicaux d'origine cubaine, et que les exportateurs cubains soient payés en conséquence.



  • Autoriser l'exportation de médicaments et d'équipements qui peuvent être utilisés dans la production de produits bio-technologiques cubains.



  • Donner l'instruction aux représentants des Etats-unis dans les institutions financières internationales de ne pas bloquer l'octroi de crédits et d'autres facilités financières à Cuba.



  • Assouplir ou éliminer l'interdiction de l'usage du dollar dans les transactions internationales de Cuba



  • Permettre aux filiales étrangères d'entreprises nord-américaines de réaliser des transactions déterminées avec Cuba, comme dans les services financiers, les assurances, les services et investissements (la Loi Torricelli interdit le commerce de marchandises, mais pas les transactions évoquées).



  • Lever les interdictions instaurées par la Loi Torricelli par rapport aux navires: celle qui empêche l'entrée dans des ports Etats-uniens, pendant 180 jours, des navires de pays-tiers qui ont transporté des marchandises à Cuba; et celle qui rend impossible l'entrée dans des ports Etats-uniens de navires qui transportent des marchandises ou de passagers vers ou depuis Cuba (la Loi Torricelli et les réglementations pour sa mise en place autorisent le président à émettre des permissions).



  • Exclure Cuba de la liste des Etats soutenant le terrorisme international. Cette liste fut publiée pour la première fois, en 1982, sous l'administration Reagan et a été maintenue telle que jusqu'à présent. Elle entraîne l'application de certaines sanctions bien précises.



Principales mesures de continuité du blocus adoptées par le gouvernement des Etats-unis:



Le 11 septembre 2009, le président Obama, s'emparant d'un reliquat historique qu'est la Loi de commerce avec l'ennemi de 1917, considérée comme une des lois régissant la politique du blocus, a notifié au Secrétaires d'Etat et du Trésor qu'il était d' « intérêt national » de maintenir les sanctions économiques contre Cuba.



Le 15 novembre 2009, l'agence de presse DPA a publié un article affirmant que l'entreprise Mozilla, fabriquant du navigateur Internet Firefox, excluait les usagers de Cuba et d'autres pays soumis à des sanctions, de participer à un concours de programmation.



En décembre 2009, on apprenait que le secrétaire adjoint d'Etat pour les Affaires de l'hémisphère occidental, Arturo Valenzuela, avait envoyé une lettre au sénateur George Le Mieux (Républicain/Floride), dans laquelle il soulignait que le Département d'Etat continue à appliquer les sanctions prévues dans le cadre du titre IV de la Loi Helms-Burton.



Le 21 janvier 2010, la Commission fédérale des communications (FCC, en anglais) a publié un Avis public – à partir des instructions reçues le 12 de la part du Département d'Etat – annonçant que Cuba sera maintenue dans la liste d'exclusion de la FCC et que l'organisme continuera à travailler en étroite coordination avec le Département d'Etat dans l'application de la politique de communications envers Cuba, malgré les nouvelles procédures visant à solliciter des permis dans le but de fournir des services de télécommunications à Cuba, qui est de ne pas permettre d'investissements en infrastructure à Cuba liés à ce type de services.



Le 28 janvier 2010, le site softlibre.barrapunto.com informait que SourceForge, une centrale pour le développement de logiciels qui contrôle et gère divers projets de logiciels libres, avait bloqué l'accès à des pays contre lesquels les Etats-unis appliquent des sanctions économiques uni-latérales, parmi eux Cuba. Le site affirme que, par cette décision, sont violés deux des principes de la Open Source Initiative (OSI), organisation dédiée à la promotion du logiciel libre: pas de discrimination envers les personnes et pas de discrimination envers les secteurs d'activité.



Réaffirmant la continuité du blocus, le 24 février 2010, le président Obama a reconduit la Proclamation présidentielle 6867 intitulée « Poursuite de l'Urgence nationale envers Cuba et de l'Autorité d'urgence sur la régulation du mouillage et du mouvement de navires », adoptée en 1996, tout comme la Proclamation 7757 de 2004, laquelle étendit l'état d'urgence national vis-à-vis de Cuba pour empêcher l'entrée de bateaux de plaisance des Etats-unis dans les eaux cubains, comme une façon de renforcer le blocus économique.



Le 8 mars 2010 dernier, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor a annoncé de nouvelles réglementations sur les services d'Internet pour Cuba.



Est mis en place un cadre légal pour que les entreprises des Etats-unis et ses filiales à l'étranger offrent certains services Internet aux individus Cubains, ce qui n'était pas expressément permis auparavant. Ces services comprennent: messagerie instantanée, chat, courrier électronique, réseaux d'interaction sociale, navigation, création de blocs et échange de photos et de vidéos.



Le document de l'OFAC indique clairement ce qui n'est pas autorisé:



  • L'exportation – directe ou indirecte – de services Internet aux fonctionnaires de haut rang du gouvernement de Cuba ou du Parti.



  • L'exportation – directe ou indirecte – de services de connexion Internet ou d'installations de transmission de télécommunications (tout comme des installations satellite ou des lignes ayant cet objectif)



  • L'exportation – directe ou indirecte – de services de serveurs qui soient autres que pour assurer les communications personnelles et de services d'enregistrement de domaine (par exemple, les extensions: net, edu, gov, entre autres).



  • L'usage des services Internet à des fins commerciales.



Les ambitions subversives de ces mesures ont été ouvertement reconnues par les fonctionnaires du gouvernement nord-américain.



Tout ce qui a été dit précédemment confirme le caractère politique de la manière dont le gouvernement des Etats-unis traite la question des communications avec Cuba. Dans cette sphère non plus, la politique du blocus n'a pas été assouplie, ni n'existe l'intention de développer une communication normale avec Cuba. Dans d'autres domaines, l'intérêt primordial continue d'être l'installation de canaux qui facilitent son travail de subversion. Cette régulation s'applique également à d'autres pays auxquels les Etats-unis imposent des sanctions économiques. D'une part, il cherche à éviter que notre pays récolte des bénéfices provenant de ces activités, et, d'autre part, il tente d'influer directement sur les individus dans le cadre de ses desseins subversifs envers notre pays.



De la même manière et avec des objectifs subversifs similaires, Cuba a dû faire face également à l'agression radio-électronique depuis le territoire des Etats-unis. En violation des normes du Droit international, depuis ce pays sont émises chaque semaine vers Cuba plus de 2 000 heures d'émission, par 30 fréquences différentes, en utilisant 19 émetteurs de radio et de télévision. Ces émissions créent des interférences préjudiciables pour nos services nationaux, et certaines d'entre elles appellent à la violence et l'assassinat, pousse à l'émigration et à la désertion de spécialistes et de techniciens, falsifient et déforment les faits sur la réalité cubaine et promeuvent la destruction de l'ordre constitutionnel légitimement établi et approuvé par le peuple cubain.

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