20130703_desfile_pcp_lisboa12.JPGPlusieurs milliers de manifestants dans les rues, à l'appel du PCP, pour exiger la chute du gouvernement portugais



Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



La pression monte au Portugal. Face à une grève générale à l'ampleur inédite, la progression du Parti communiste dans les sondages mais aussi les tensions au sein du capital portugais : le gouvernement de droite, celui de l'austérité à tout prix, ne tient plus qu'à un fil.



La démission dans la même semaine de deux ministres-clés du régime – le ministre des Affaires étrangères Paulo Portas et surtout l'artisan de l'austérité Vitor Gaspar – a porté un coup décisif à la légitimité du gouvernement portugais, mené par une coalition de droite PSD et Parti populaire.



Les jours du gouvernement sont comptés. La seule incertitude, c'est les conditions de sa chute : nouveau gouvernement avec une nouvelle coalition parlementaire ou élections anticipées ; « union nationale » ou nouvelle coalition d'équilibriste (PS et droite extrême du PP?).



Une chose sûre, la grève générale du 27 juin, suivie massivement par le peuple portugais, paralysant des secteurs entiers (transports, éducation, santé, industrie lourde), mobilisant des couches jusque-là à la marge du mouvement (grande distribution) a achevé de discréditer ce gouvernement.



Quel crédit peut encore disposer un gouvernement qui fait payer toujours plus les travailleurs, les fait travailler plus pour gagner moins … et de l'autre côté fait toujours moins payer les riches et les entreprises ?



D'un côté, on licencie plusieurs dizaines de milliers de travailleurs, augmente le temps de travail de 35 à 40 h, augmente les impôts (TVA, équivalent CSG) … dans le même temps, on baisse l'Impôt sur les sociétés de 24 à 10%, et exonère les riches retraités étrangers de tout impôt sur le revenu.



A l'annonce de la démission de deux ministres du gouvernement, le Parti communiste portugais (PCP) a réitéré sa proposition simple : démission du gouvernement, dissolution de l'Assemblée et élections anticipées.



Un mot d'ordre simple, compris naturellement dans une perspective plus générale : le rejet du Pacte d'Agression de l'UE et de la BCE, la rupture avec les politiques de droite et une alternative qui serait une politique patriotique et de gauche, à dessiner déjà dans la lutte.



Convoquées par le PCP du jour au lendemain, plusieurs manifestations ont porté plusieurs milliers de travailleurs dans les rues, essentiellement à Lisbonne et Porto. En dépit du black-out médiatique, les médias dominants ont été contraints de relayer l'information, bien sûr tronquée et minimisée.



Difficile de passer outre le Parti communiste dans la période. Les derniers sondages, en dépit d'un traitement médiatique biaisé, donnerait plus de 12% au PCP et à peine 7% à un Bloc de gauche, incapable de porter une ligne cohérente dans la période, miné par ses dissenssions internes.



Au rassemblement de mercredi, à Lisbonne, Jeronimo de Sousa, secrétaire-général du PCP, a insisté sur un point fondamental, seule la lutte mettra en échec ce gouvernement et cette politique :



« Ce fut la lutte, cette lutte quotidienne dans les entreprises et dans la rue, cette lutte majeure qu'a constitué la Grève générale du 27 qui a porté un coup irrémédiable à ce gouvernement, miné sa crédibilité politique et l'a isolé socialement.



Ce fut la lutte qui a conduit à la désagrégation et a placé certaines de ses principales figures en déroute !



Ce sera cette lutte, aujourd'hui et dans les prochains jours, qui mettra en échec et enterrera définitivement un gouvernement qui s'accroche désespérément au pouvoir et qui obligera, que le Président le veuille ou non, à la dissolution de l'Assemblée et à la convocation d'élections. »



Avec un Parti communiste fort, déterminé et rassembleur, la lutte continue au Portugal pour obtenir maintenant la chute du gouvernement, symbole fort de rupture avec les politiques de droite, et les politiques de l'UE du capital !





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