PCV psuvAlliance historique entre communistes et socialistes (PSUV) au Vénézuela pour défendre et approfondir la Révolution bolivarienne

 

 


Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net

 

Élections du 26 septembre 2010, deux blocs opposés: d'un côté le bloc révolutionnaire composé du Parti Socialiste Unifié du Vénézuela (PSUV) et du Parti Communiste Vénézulien (PCV).



Face aux désistements, « le Parti Communiste est le seul allié qui nous reste » (Chavez)



De l'autre, un bloc contre-révolutionnaire rassemblant sous le sigle de la Table de l'Unité Démocratique (MUD) un ensemble de 16 partis de droite. Partis démocrates-chrétiens comme le COPEI, libéraux comme le Mouvement Républicain ou la Force libérale et conservateurs comme la Justice d'abord mais surtout des partis sociaux-démocrates (Un nuevo tiempo, Mouvement vers le socialisme, PODEMOS, Action Démocratique) et des anciens communistes renégats (La Cause radicale LCR).



Au fur et à mesure que le processus révolutionnaire au Vénézuela s'approfondit, les différentes forces social-démocrates qui ont pu soutenir tactiquement le mouvement bolivarien révèlent leur vraie nature.



Ainsi le parti social-démocrate PODEMOS (Pour la démocratie sociale) a rejoint le bloc de l'opposition tandis que le parti socialiste PPT (La patrie pour tous) a adopté une posture de troisième voie entre le chavisme et l'opposition qui n'a pas lieu d'être dans le stade actuel atteint par la lutte de classes au Vénézuela.



Après le désistement du PPT, comme l'a rappelé Hugo Chavez en avril dernier, le Parti Communiste Vénézuelien (PCV) est bien, en ces moments décisifs, le seul allié qui lui reste.



Le PCV: un allié fidèle mais critique



La posture d'allié fidèle mais critique a pu exaspérer le président Vénézuelien mais elle révèle aujourd'hui toute sa justesse.



Le PCV a contesté la prétention chaviste à l'hégémonie en gauche, en refusant fermement de se dissoudre dans le parti de Chavez, préférant conserver son indépendance de parti communiste tout en s'alliant structurellement avec le PSUV. Cela avait alors déclenché l'ire de Chavez jusqu'à son auto-critique récente.



Le PCV a pu manifester son soutien de tous les moments au processus révolutionnaire, choisissant toujours de se ranger aux côtés des forces révolutionnaires dans les moments critiques d'agression extérieure et intérieure. Mais cela ne l'a pas empêché de développer un regard critique sur le processus révolutionnaire lui-même et d'apporter ses propres propositions pour une transition du Vénézuela vers le socialisme reposant sur l'extension des nationalisations démocratiques et sur un plan de développement industriel allant au-delà de la simple jouissance de la rente pétrolière.



Accord historique socialiste-communiste: des candidatures communistes dans tous les Etats pour faire mieux qu'en 2005



Pour ce scrutin, c'est donc une alliance historique entre communistes (PCV) et socialistes chavistes (PSUV) qui a pu être conclu au cours du mois de mai et a été présenté à la presse par les dirigeants du PCV le 31 mai dernier.



Si Chavez a pu traiter son allié avec une certaine condescendance dans le passé, c'est avec respect que les dirigeants de son parti ont traité avec le PCV cette fois-ci. Car le PCV n'est pas un parti marginal. Parti de 40 000 militants, il a réussi avec ses 3% aux dernières élections, à faire élire 8 députés en 2005.



L'objectif reste de faire aussi bien et, pour cela, le Parti Communiste du Vénézuela présentera 24 candidatures en septembre prochain. Dans un scrutin proportionnel, à 2/3 nominal et 1/3 de liste, le Parti Communiste a obtenu sur les listes du bloc révolutionnaire un candidat communiste dans chaque État, et près de 10 candidats en position potentiellement éligible.



La dialectique entre l'alliance des forces révolutionnaires , le rassemblement populaire et l'autonomie du Parti



C'est la dialectique que met en œuvre le PCV: alliance intégrale des forces révolutionnaires mais aussi autonomie et visibilité du Parti.



Alliance intégrale des forces révolutionnaire car pour Oscar Figuera, secrétaire-général du PCV, « l'unité Socialiste-Communiste est un axe fondamental pour l'unité de l'ensemble du peuple ».



Alliance d'organisations avec comme toile de fond une dynamique de rassemblement populaire: « Le Plénum du Comité Central a réaffirmé l'objectif stratégique de continuer à travailler pour construire de manière organique un vaste Front patriotique Anti-impérialiste, anti-oligarchique, anti-monopoliste, démocratique et populaire qui renforce la voie du processus d'accumulation des forces dans la marche vers le socialisme ».



Mais, cette alliance nécessitera la pleine autonomie des partis la composant, et la possibilité pour le peuple de voter communiste: « Ayez la certitude absolue que le Parti Communiste du Vénézuela sera présent dans tous les Etats, dans toutes les circonscriptions et que le coq rouge [emblème du PCV] sera présent partout, pour que chaque homme et chaque femme qui veuille approfondir la révolution, ait l'option révolutionnaire », déclarait Carlos Aquino, membre de la direction du PCV en conférence de presse.



L'Unité Populaire: la ligne historique des communistes



Le PCV présente cette alliance comme la continuité de la politique du parti depuis plus de 8 décennies: « L'alliance avec le PSUV ainsi qu'avec les autres forces du camp bolivarien en soutien au gouvernement du président Chavez, est un épisode important dans ce qui a été un effort continu du PCV pour la construction de l' « Unité populaire » à laquelle font référence ces quelques mots, bien au-delà de l'unité « des gauches ».



Le PCV reprend la définition théorique du concept d' « Unité populaire » datant du VIème Congrès de 1980: « «L'Unité populaire est pour les communistes une conception stratégique.



Nous pensons que les classes et les couches sociales (…) opprimées par l'impérialisme et ses alliés locaux peuvent et doivent s'unir pour mener le Vénézuela sur une voie capable de conquérir pour le peuple le progrès auquel il a droit.



Le PCV cherche et, les considère indispensables, les alliances avec les partis et les organisations convergeant sur cette politique



Le PCV est conscient que les partis que nous désignons communément comme de gauche, mais aussi les bases sociales d'autres organisations, ont des aspirations de progrès et de bien-être, et nous pouvons nous mettre d'accord sur un programme commun pour le développement indépendant et démocratique de notre économie. »



L'inscrivant dans la tradition historique du Parti, le PCV clarifie sa fidélité sans faille dans son soutien au gouvernement Chavez: « Le PCV continue, douze ans plus tard, à soutenir fermement le gouvernement actuel, et non par convenance momentanée, opportunisme ou fidélité automatique au leader, mais parce que notre analyse de 1998 (…) continue à souligner la nécessité de renforcer la vaste alliance de caractère anti-impérialiste et anti-monopoliste, avec le leadership du président Chavez, comme un instrument politique indispensable dans le moment actuel pour continuer à avancer sur la voie de la libération nationale et la possibilité d'une perspective socialiste. »



Le Parti Communiste prouve sa raison d'être dans le processus révolutionnaire Vénézuelien



Alors que les derniers sondages annoncent une victoire écrasante de l'alliance socialiste-communiste en septembre, que le Parti Communiste émerge à 2-3% comme une force d'appoint non-négligeable pour le PSUV, le Parti Communiste estime ce moment électoral à sa juste valeur:



Un moment important de la vie politique du pays mais qui s'insère dans la lutte de classe quotidienne entre forces révolutionnaires et contre-révolutionnaires.



Force rassembleuse et unitaire, le Parti Communiste de Vénézuela a néanmoins prouvé, à ceux qui souhaitaient sa dissolution, la raison d'être du Parti Communiste dans le processus révolutionnaire Vénézuelien.

Retour à l'accueil