we are all in this together« Tout le monde n'est pas dans le même bateau » en Grande-Bretagne: hausse de la TVA de 17 à 20% ou des sacrifices accrus pour les travailleurs et de nouveaux cadeaux pour le patronat


Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



« We are all in this together »: les travailleurs britanniques perçoivent plus que jamais le caractère spécieux de la justification gouvernementale des coupes drastiques dans les salaires, l'emploi et les services publics.

 

Tous les britanniques ne sont pas dans le même bateau, et les sacrifices imposés aux salariés britanniques apparaissent désormais, contrairement au discours gouvernemental, ni « justes » ni « nécessaires ».

 

L'entrée de la vigueur de la TVA de 17,5 à 20%, annoncée hier par le ministre de l'économie George Osborne, n'est pas une surprise. Elle était déjà prévue dans le plan d'austérité rendu public en juin dernier (cf notre article précédent: Un budget d'austérité « axe and tax » en Grande-Bretagne: la fonction publique découpée à la hache et de nouveaux cadeaux fiscaux pour le patronat)

 

Elle place la TVA à son niveau le plus élevé depuis la création en 1974 de cet impôt général sur la consommation.

 

 

 

Des mesures justes? Robin des bois à l'envers – de nouvelles taxes pour les salariés, de nouveaux cadeaux pour le patronat


 

 

Les conséquences les plus directes de la hausse de la TVA seront évidemment, pour les couches populaires britanniques, une hausse des prix de la quasi-totalité des biens à la consommation.

 

Selon une estimation prudente d'un Institut de défense des consommateurs, la hausse de la TVA devrait coûter en moyenne 520 livres (soit 600 euros) par famille et par an en 2011.

 

Toutefois, cette hausse ne sera pas également répartie parmi tous les Britanniques.

 

L'augmentation de cet impôt régressif devrait amputer de moins d'1% le revenu des 10% des Anglais les plus riches et enlever plus de 2% du revenu des 10% des Anglais les plus pauvres.

 

Comme le faisait remarquer un journaliste britannique,le gouvernement agit comme un « Robin des bois à l'envers ». Il prend aux pauvres pour donner aux riches.

 

Fondamentalement, il prend prétexte de la crise et du déficit pour lancer une réforme de la fiscalité qui placera l'essentiel du fardeau fiscal sur le dos des contribuables les plus modestes, exonérant les plus riches et le patronat.

 

Car, dans le même temps, même après la période des fêtes, le gouvernement ne fait pas de trêve pour les cadeaux au patronat. Le gouvernement avait déjà annoncé en juin un abaissement du taux d'imposition sur les sociétés de 28 à 24%.

 

Selon les données officielles du gouvernement, les nouvelles exonérations fiscales pour le capital britannique coûteront à l'horizon 2014/2015 à l'État britannique la bagatelle de 12,6 milliards de livres, soitl'équivalent du montant que l'État espère récolter par la hausse de la TVA perçue sur le salariat britannique.

 

Pourtant les profits des grandes entreprises britanniques sont au plus haut en ce début d'année 2011. Au moment où le gouvernement annonçait son plan, l'indice boursier des 100 plus grandes entreprises britanniques (FTSE-100) atteignait son maximum depuis début 2008.

 

 

Des mesures nécessaires? Casse des services publics, de l'éducation supérieure, licenciements massifs: les conditions d'un approfondissement de la crise


 

 

Devant l'injustice manifeste de ce plan d'austérité, le gouvernement britannique maintient la thèse de l'inéluctabilité de ces mesures, censées sauver le pays de la banqueroute et d'un approfondissement de la crise capitaliste.

 

Outre le fait que le fait de taxer l'immense majorité des salariés et de promouvoir de nouvelles exonérations patronales soit un choix politique de classe et non l'objet une contrainte extérieure, le plan d'austérité mis en œuvre par le gouvernement britannique prépare les conditions d'une crise économique et sociale encore plus sévère.

 

En effet, la hausse générale des prix combinée à l'austérité salariale ainsi qu'à des plans de licenciements massifs devraient déboucher sur une contraction de la demande et donc sur un approfondissement de la récession.

 

Contrairement au discours diviseur du gouvernement,les plans de licenciements massifs concerneront autant le secteur privé, si ce n'est plus, que le secteur public.

 

Certes, le gouvernement a annoncé ainsi la suppression de 490 000 emplois d'ici 2014, chiffre qui pourrait s'élever à 750 000 selon les estimations syndicales. A quoi s'ajoute le gel des salaires des ¾ des fonctionnaires britanniques ainsi que la coupe drastique dans les budgets de fonctionnement des ministères (-25% en moyenne).

 

Toutefois, le privé ne sera pas épargné par ces plans de licenciements.

 

Un Institut d'analyse économique privé (Chartered Institute of Personnel Development) a estimé que plus de 250 000 emplois du privé seraient supprimés par la seule hausse de la TVA. Plus d'1,6 millions d'emplois, privé-public confondus, d'ici 2016 seraient perdus en conséquence de l'ensemble des mesures prises par le gouvernement.

 

A titre d'exemple symbolique, le syndicat des collectivités locales GMB a annoncé que cette mesure entraînerait la fermeture de plusieurs milliers de pubs dans tout le pays, avec une perte d'emplois et d'activité totale considérable.

 

Or, aux coupes dans le présent du pays sont à lier des coupes dans l'avenir du pays, dont le projet gouvernemental d'institutionnalisation d'une université de classe, avec le triplement des frais de scolarité et la suppression des bourses d'accès au supérieur, est l'illustration (cf notre article: Malgré le vote au Parlement du projet gouvernemental instituant une université de classe, l'inédite mobilisation des étudiants britanniques ne faiblit pas)

 

Outre l'injuste rétrécissement du recrutement social de la population universitaire britannique, ce choix s'avère désastreux pour l'avenir du pays lui-même, avec une baisse à terme du nombre de travailleurs qualifiés et très qualifiés et la fermeture potentielle du tiers des universités britanniques.


 

L'alternative portée par les communistes: faire payer le capital!




Injuste et non-nécessaire, le projet gouvernemental serait de toute manière le seul.



Le « There is no alternative »thatchérien repris par les libéraux-démocrates de Nick Clegg et hier par le Labour de Tony Blair et de Gordon Brown imposerait la politique des sacrifices pour la majorité ad vitam eternam.



Or, il existe une alternative portée conséquemment en Grande-Bretagne par les communistes: faire payer les riches et le patronat!Choisir le bien-être de la population et les services publics, butter, plutôt que la guerre en Afghanistan, guns!



Que l'on remette en cause les nouveaux cadeaux prévus pour le patronat qui coûteront autant que ce que remportera la hausse de la TVA!



Que l'on revienne sur l'ensemble des exonérations fiscales pour le patronat britannique qui s'élève à plus de 70 milliards de livressoit l'équivalent des sommes prétendument économisés avec le plan d'austérité du gouvernement Cameron!



Que les troupes Anglaises soient retirées d'Afghanistan, où elles coûtent chaque année 4 milliards de livres aux contribuables britanniquestout en semant le chaos et la mort, et en bafouant le droit du peuple Afghan à disposer de lui-même!



Pour les communistes britanniques, seule la lutte peut mettre en échec la politique du capital et du gouvernement britannique plus que jamais à son service. Seule la lutte est porteuse d'une alternative politique dans les intérêts de la classe ouvrière de Grande-Bretagne!

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