Pour la Paix, Non à l’adhésion à l’OTAN

Déclaration adoptée au congrès annuel de l'assemblée du district d'Helsinki du Parti Communiste Finlandais (SKP). Publié le 25 avril 2022. Traduction LW pour Solidarité Internationale PCF.

Pourquoi nous les communistes d’Helsinki nous opposons nous à l’OTAN ? Et quelle est notre réponse aux changements récents quant à la sécurité internationale ?

Nous comprenons l’inquiétude concernant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette invasion a été un choc pour nous aussi. Nous condamnons cette guerre criminelle et appelons la Russie à retirer ses troupeaux militaires de l’Ukraine. 

En même temps, nous constatons que la Finlande n’est pas menacée par une attaque russe. Ce constat est partagé par le rapport de sécurité politique écrit par le gouvernement de Sanna Marin, actuellement examiné par le parlement.

L’adhésion de la Finlande à l’OTAN n’apporterait pas plus de stabilité dans la région, mais, bien au contraire, plus de tensions. Transformer la frontière Est de la Finlande en une frontière entre l’OTAN et la Russie y amènera davantage de forces armées et d’activité militaire. Les risques augmenteront, puisqu’on parle ici de territoires d’une grande importance pour la Russie tels que les arsenaux nucléaires de Kola et les liens maritimes avec Saint-Pétersbourg. La Russie ne sera plus assurée que le territoire finnois n'est pas utilisé à son encontre.  

L’expansion de l’OTAN, avec l’adhésion de la Finlande et possiblement celle de la Suède, ne contribuera pas non plus à mettre fin à la guerre en Ukraine. Au contraire, cela va probablement renforcer l’idée d’une menace extérieure que le pouvoir Russe a déjà utilisé pour justifier l’invasion de l’Ukraine. De notre point de vue, si la Suède et la Finlande restaient non-alignées, cela pousserait plutôt le président Ukrainien à mettre fin à la guerre et à abandonner ses aspirations d’adhésion à l’OTAN. 

En tant que membre de l’OTAN, la Finlande sera obligée de participer aux guerres menées par les Etats-Unis et l’OTAN, guerres auxquelles nous ne pourrons plus renoncer en qualité de pays non-aligné dans le but de contribuer à la médiation entre nations belligérantes. Il est d’ailleurs déjà bien connu que la Finlande, en tant que membre de l’OTAN, sera d'emblée mobilisée dans les plans stratégiques de l’OTAN concernant la mer Baltique.   

Comme mentionné dans le rapport gouvernemental, la défense commune de l’OTAN est avant tout fondée sur les capacités militaires et la force de dissuasion nucléaire des Etats-Unis. Nous ne croyons pas en une sécurité fondée sur les armes, et encore moins sur les armes nucléaires. Au contraire, nous croyons à la nécessité d'aller vers un désarmement et une interdiction des armes nucléaires. En tant que membre de l’OTAN, la Finlande sera aussi soumise à la stratégie de l’OTAN, élaboré par les Etats-Unis, qui inclut : la menace nucléaire, la possibilité d’utiliser des forces militaires sans mandat de l’ONU, le déploiement des troupeaux de l’OTAN à la frontière Russe et une course à l'armement à l’encontre de la Chine. Cela serait une erreur historique.

L’alternative : une politique de paix et de non-alignement militaire

Il y a une alternative réaliste à l’adhésion à l’OTAN, dont la Finlande a des décennies d’expérience. Il s’agit d’une politique étrangère marquée par la paix et le non-alignement, complétée par les capacités de défense militaires nationales. Pourtant, le rapport gouvernemental n’aborde même pas le non-alignement comme une possibilité, même s’il s’est engagé à examiner un large nombre d’options. Les décisions concernant l’avenir de notre pays ne devraient pas être prises sur la base d'une approche aussi unilatérale vis-à-vis de l'adhésion à l'OTAN.

La raison fondamentale de notre opposition à l’adhésion à l’OTAN est qu’une politique de sécurité fondée sur la course aux armements ne répond pas aux plus grandes menaces contemporaines telles que le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles, les pandémies et la pauvreté. Une telle politique ne répond pas non plus à l’insécurité vécue au quotidien par les finnois. Au contraire, cette politique exacerberait ces problèmes en détournant d'énormes ressources vers la production et l'acquisition d'armes, et en entravant la coopération nécessaire pour résoudre, par exemple, la crise environnementale. 

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