Sur l'élection de José Manuel Barroso



Note du Cabinet de Presse du Parti Communiste Portugais



Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

1L'approbation par le Parlement Européen de la proposition de reconduire José Manuel Barroso en tant que Président de la Commission Européenne s'inscrit dans la continuité des politiques et orientations communautaires qui ont donné le cap actuel – néo-libéral, fédéraliste et militariste – de l'Union Européenne.



Politiques et orientations qui, il est important de le rappeler, sont à l'origine de la profonde crise économique et sociale qui touche plusieurs Etats-membres de l'Union Européenne, avec des conséquences dévastatrices pour des millions de travailleurs et pour les peuples.



2 La réélection de José Manuel Barroso signifie, comme lui-même n'a déjà pas manqué de le souligner, non seulement la continuation mais également l'approfondissement des politiques qui sont à l'origine des violentes attaques contre les droits des travailleurs sur le continent européen, du démantèlement et de la privatisation des fonctions sociales des Etats, et de la libéralisation des services publics.



3 Pour le PCP, le fait que le Président réélu de la Commission Européenne soit un citoyen portugais ne change en rien le jugement qu'il porte sur son parcours politique et sur les politiques que José Manuel Barroso a défendu, défend et met en œuvre au Portugal ou au sein de l'Union Européenne.



Pour le PCP, ce qui est en cause, ce ne sont pas les personnes mais les politiques. Le PCP n'oublie pas que l'ancien premier ministre portugais est celui qui a participé au sommet de la guerre réalisée dans les Açores apportant un soutien intégral à la guerre criminelle d'Irak, et celui qui défend aujourd'hui et exige des Etats-membres de l'Union Européenne un engagement plus important dans la guerre d'Afghanistan. José Manuel Barroso est un de ceux qui a impulsé la militarisation accélérée de l'Union Européenne dans le cadre d'une OTAN toujours plus agressive.



Le PCP n'oublie pas que José Manuel Barroso est un défenseur inlassable – tout comme l'actuel Premier Ministre portugais – du Traité de Lisbonne et de l'imposition anti-démocratique d'un nouveau référendum en Irlande, déjà caractérisé par d'inacceptables pressions extérieures.



Le PCP n'oublie pas que José Manuel Barroso a joué et continuera à jouer un rôle central dans la définition et la mise en œuvre des politiques communautaires profondément contraires aux intérêts nationaux, notamment dans l'économie, l'industrie, l'énergie, la pêche ou l'agriculture.



Voilà les raisons, plus que suffisantes, pour lesquelles le PCP et le Groupe dont il fait partie – la Gauche Unitaire Européenne/Gauche Verte Nordique – ont voté contre la proposition du Conseil de réélire José Manuel Barroso.



4 Le PCP ne peut pas manquer de faire remarquer que, dans un contexte dans lequel le PS s'efforce de mettre en avant ses différences par rapport au PSD [Parti social-démocrate, de droite, parti de Barroso] durant la campagne électorale actuelle, celui-ci s'est justement retrouvé d'accord avec la droite dans le soutien à la reconduction de José Manuel Barroso et à la continuité de politiques ouvertement néo-libérales qui sont à l'origine des injustices et des inégalités constatées dans le pays et dans l'Union Européenne.



5 L'accord obtenu entre les libéraux, la droite et une part considérable de la social-démocratie au Parlement Européen autour de la reconduction de José Manuel Barroso démontre une fois de plus qu'une autre politique de progrès et de développement social, de juste redistribution des richesses, de combat contre la pauvreté et le chômage au sein de l'Union Européenne ne pourra être obtenue que par l'intensification de la lutte des travailleurs et des peuples des Etats-membres.



Site du Parti Communiste Portugais: http://www.pcp.pt/



Document complémentaire de dernière minute: Déclaration écrite de Ilda Figuerido – députée européen du PCP – au Parlement Européen



La déclaration d'investiture que José Manuel Barroso vient de faire en tant que Président de la Commission est une réaffirmation des piliers fondamentaux de l'Union Européenne que nous connaissons, d'une intégration européenne capitaliste, fédéraliste et militariste que les Traités de Maastricht et de Nice ont consacré et que le projet de Traité de Lisbonne cherche à approfondir.



Si des doutes subsistaient, on peut noter ici ses déclarations sur l'importance du projet de Traité de Lisbonne, dans la continuité, par ailleurs, des pressions anti-démocratiques des leaders européens, et qu'il a aussi alimenté, sur le peuple européen, lequel est contraint à un nouveau référendum, qui se déroulera le 2 octobre prochain.



Même si, maintenant, il cherche à promettre quelques corrections par apport aux graves attaques sur les droits sociaux, les droits des travailleurs, que la Commission Européenne, dont il est quand même le Président, a mené lors du mandat précédent, on ne va jamais au fond des problèmes ni ds causes de la crise du capitalisme que nous vivons actuellement. En réalité, ce qu'il a l'intention de faire, c'est continuer la même politique qui donne la priorité à la libre concurrence, au militarisme et aux intérêts des groupes économiques et financiers, notamment des pays les plus puissants, comme cela est apparu manifestement quand il a affirmé que « nous sommes les champions de la mondialisation ».



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