coree-greve.jpgGrève générale en Corée du sud : 100 000 manifestants à Séoul solidaires avec les cheminots en lutte contre la privatisation

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Ce 28 décembre, la KCTU (Confédération coréenne des syndicats) lançait un appel à la « grève générale » en solidarité avec les syndicalistes du rail menacés de lourdes sanctions pour avoir refusé la privatisation de leur entreprise. Les travailleurs ont répondu présent.

 

Une « grève générale » n'a pas le même sens en Corée qu'en France.

 

Dans un pays où le droit de grève a longtemps été dénié, le syndicat officiel (la FKTU) engagé dans la collaboration avec la dictature, et où encore les travailleurs du public ne peuvent grève, c'est d'abord synonyme de « mobilisation générale » du monde du travail.

 

En ce sens, la « mobilisation générale » du 28 décembre a été un succès : plus de 100 000 manifestants dans les rues de Séoul, des dizaines de milliers d'autres à Pusan, Gwangju, Daejon ou Daegu au cri de « Non à la privatisation de KORAIL ».

 

Car l'étincelle qui a mis le feu à la rue coréenne, c'est le projet de privatisation de KORAIL, la SNCF coréenne, commençant par une ouverture à la concurrence des trains inter-cités. Dénoncé par les travailleurs du rail, leur grève commencé il y a 20 jours a été violemment combattue.

 

D'abord les briseurs de grève, puis l'escalade : interdiction de la grève, menaces de sanctions financières à la hauteur du « préjudice financier », arrestation des cadres syndicaux, prise d'assaut du siège du syndicat par les CRS coréens, enfin menaces de révocation de tous les grévistes.

 

Cette grève convoquée par la très combative KCTU a fédéré tous les militants syndicaux las des menaces pesant aussi sur le syndicat des enseignants menacé d'interdiction tout comme le parti de gauche dit progressiste unifié (PPU), dans lequel travaillent les communistes.

 

L'objectif était le « million de grévistes », nul ne sait exactement combien de travailleurs ont arrêté le travail, mais les plus grandes manifestations depuis 2010 donnent une idée de l'ampleur de la colère du peuple sud-coréen, épuisé de faire des sacrifices infinis pour les Samsung et Hyundai.

 

Le gouvernement prétend que les manifestants n'ont pas dépassé les 20 000 à Séoul, ce que démentent les images des manifestations … tout comme le déploiement de plus de 13 000 forces anti-émeutes dans le centre de la ville.

 

Si l'immense majorité des cortèges était composé de syndicalistes, à noter que les étudiants, avocats, médecins ont aussi rejoint les cortèges.

 

« Pourquoi cela va mal ? » est une plate-forme étudiante reprise dans tout le pays expliquant les raisons de la colère, tout comme le refrain « Entendez-vous le peuple chanter ? » repris des Misérables … enfin la comédie musicale, transformée en hymne révolutionnaire façon XXI ème siècle !

 

Le gouvernement de la « Dame de fer » asiatique Park Geun-Hye, fille du dictateur Park Chung-Hee, a déclaré qu'elle resterait inflexible face aux grèves et manifestations, et que les meneurs seraient punis pour leur « grève illégale ».

 

En réponse, la KCTU a promis qu'elle intensifierait la lutte, jusqu'au 25 février, date anniversaire de l'investiture de la présidente sud-coréenne. Deux dates ont déjà été annoncées : les 9 et 16 janvier.

 

 

En France comme en Corée, la lutte contre la privatisation du rail ne passera pas. La lutte des cheminots coréens est aussi la nôtre, solidarité !

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